ZOOM sur ces ministres qui ont défrayé la chronique

Ils ont fait la Une pour diverses raisons

L’année 2017 tirera bientôt sa révérence. L’heure est donc au bilan, d’autant que le gouvernement vient de terminer sa troisième année au pouvoir. Nous avons choisi, durant la présente édition, de focaliser sur ces ministres qui ont la Une pour diverses raisons.

 Zahirah RADHA

 

Pravind Jugnauth

Détermination et signaux contradictoires

Le Premier ministre s’est fait parler de lui pour diverses raisons. De son bilan pour cette année, on retiendra surtout l’introduction de la ‘Negative Income Tax’. Quoiqu’elle n’ait finalement touché que quelque 18 700 travailleurs contrairement aux 150 000 salariés annoncés et en dépit de la révision forcée des critères d’éligibilité, la ‘Negative Income Tax’ est quand même accueillie comme une bouffée d’oxygène et demeure l’une des mesures phares prises par le gouvernement jusqu’ici. Il a aussi démontré une certaine fermeté, en dépit de ses hésitations initiales, en demandant à Ravi Yerrigadoo et à Showkutally Soodhun de ‘step down’ de leurs fauteuils respectifs en attendant que les enquêtes policières dont ils font l’objet soient bouclées.

Par ailleurs, Pravind Jugnauth a envoyé des signaux contradictoires à la population en décidant de maintenir Raouf Gulbul, avant la démission de celui-ci, à ses postes à la GRA et à la ‘Law Reform Commission’ en dépit de sa détermination affichée d’en finir avec le trafic de drogue. La nomination de Roubina Jadoo-Jaunboccus, également pointée du doigt par la commission Lam Shang Leen, comme ministre de l’Égalité des Genres n’a fait qu’accentuer cette contradiction.

 

Showkutally Soodhun

Tantôt djihadiste tantôt sauveur

Il ne fait plus partie du Conseil des ministres depuis le 10 novembre dernier. Mais Showkutally Soodhun aura été, jusqu’à sa démission, LE ministre qui a fait la Une presque tout au long de l’année. Fidèle à lui-même, il a fait feu de tout bois. L’année 2017 lui a toutefois porté malchance. Il a eu à faire face à une série d’accusations allant de prêt non-remboursé, comme allégué par l’homme d’affaires indien Kedar Chapekar, à sédition et  incitation à la haine raciale en passant par les menaces de mort. Acculé de toutes parts et lâché par le Premier ministre, il a finalement dû abandonner son fauteuil ministériel. Il a cependant retrouvé grâce aux yeux du gouvernement et d’une partie de la population en négociant avec l’Arabie Saoudite pour nous approvisionner en carburants afin d’éviter toute pénurie à la suite du jugement de la Haute cour de Karnataka de bloquer un pétrolier au port de Mangalore.

 

Fazila Jeewa-Daureeawoo

VPM inattendue

Elle se fait normalement assez discrète. Mais Fazila Jeewa-Daureeawoo est sortie de l’ombre à la suite de sa nomination inattendue comme vice-Première ministre. Elle est du coup entrée dans l’histoire comme la première femme occupant ce poste honorifique. Elle s’est, par ailleurs, attirée les foudres des internautes en soutenant, lors de sa première PNQ, que le gouvernement a besoin de fonds pour réparer les camions de pompiers en panne depuis un bout de temps déjà…

 

Leela Devi Dookun-Luchoomun

Artisane de la réforme du primaire

Elle a été celle qui a finalement fait une croix sur les examens du CPE en appliquant le ‘Primary School Achievement Certificate’ (PSAC) cette année. Un changement qui a été fait sans grands heurts hormis quelques mécontents. Leela Devi Dookun-Luchoomun aura ainsi réussi son pari à réformer, en partie, le système éducatif mauricien. En attendant, bien entendu, que la réforme annoncée dans le secteur tertiaire se fasse aussi de façon consensuelle.

 

Anwar Husnoo

L’intérêt public d’abord

Il n’a pas délogé que les marchands ambulants, mais il a aussi réussi, en tant que ministre de la Santé, à déboulonner Vijaya Sumputh, une camarade de parti, du Cardiac Centre. Anwar Husnoo a su gagner l’estime de la population en démontrant qu’il peut mettre la politique partisane de côté quand il s’agit de l’intérêt public et du respect des principes de bonne gouvernance. Il a aussi réintroduit la méthadone, en prenant, encore une fois après l’épisode Vijaya Sumputh, Anil Gayan à contre-pied.

 

Etienne Sinatambou

Le ‘serial bluffer’

En tant que porte-parole du gouvernement, Etienne Sinatambou a parlé de tout et de rien. Ses interventions, ressemblant souvent à des diatribes verbales, sont loin d’être appréciées. Le défenseur principal du gouvernement s’attire systématiquement les foudres des internautes. Même les membres du gouvernement qui sont appelés à s’afficher à ses côtés lors de ses conférences de presse hebdomadaires se plaignent de lui en coulisses. C’est vous dire à quel point le ministre de la Sécurité sociale est mal aimé !

 

Sudhir Sesungkur

Ministre ‘soy’

Il aura été au centre de tous de tous les malheurs. D’abord, sa nomination comme ministre de la Bonne Gouvernance en début d’année a été décriée en raison de ses démêlées avec la justice concernant l’affaire Mazars. Et c’est sans compter les dossiers brûlants de la BAI qu’il a hérités de son prédécesseur Roshi Bhadain et dont il a eu à gérer. Sudhir Sesungkur a dû, par la suite, affronter les allégations d’harcèlement sexuel portées contre lui par l’enseignante Pamela Seedheeyan. Son fils Sohail lui a également causé des soucis après qu’il eut été impliqué dans un accident de la route. Et comme les malheurs ne viennent jamais seuls, son conseiller Ganesh Niko lui a aussi donné du fil à retordre. Celui-ci est accusé d’avoir agressé un policier affecté devant le domicile du ministre de la Bonne gouvernance.

 

Roubina Jadoo-Jaunboccus

Nomination controversable

Si elle a été au cœur de l’actualité, ce n’est certainement pas en raison de son bilan en tant que PPS et encore moins en tant que ministre, mais surtout en raison de ses ‘unsolicited visits’ aux prisonniers, dont des trafiquants de drogue. Une nouvelle qui a été révélée durant les auditions de la commission Lam Shang Leen. Mais ces révélations n’ont pas pesé dans la balance au moment où Pravind Jugnauth a décidé de la nommer ministre de l’Égalité des Genres. Sa proximité avec le leader du MSM y serait pour quelque chose, dit-on.