Comme beaucoup de personnes, Zinnat Banon Nawoor Meera Saib avait caressé le rêve de porter un jour la toge noire des hommes de loi. Elle avait dû abandonner ce rêve pour entamer une carrière d’enseignante en économie… Mais dans la quarantaine, mariée et mère de famille, elle a entrepris des études de droit, et la consécration est finalement venue lorsqu’elle a prêté serment ce lundi 22 février comme avouée.
Zinnat Banon Nawoor Meera Saib est une habitante de Curepipe . Après ses études secondaires au Couvent de Lorette de Quatre-Bornes, elle avait poursuivi des études tertiaires en économie, alors qu’elle voulait passionnément faire le droit.
À l’époque, le droit, comme matière, était offert après chaque trois ans à l’Université de Maurice, ce qui fait qu’elle aurait dû attendre trois ans. Elle s’est donc rabattue sur un diplôme de 2 ans en économie, sujet qu’elle devait enseigner par la suite pendant de nombreuses années.
Mais Zinnat Banon Nawoor Meera Saib, malgré son diplôme en économie, n’avait jamais cessé de rêver de pouvoir un jour porter la toge noire. Avec le soutien de son époux et ses parents, elle a donc entamé des études en droit quelques années de cela.
De longues années difficiles, où elle a dû partager son temps entre sa famille. Elle est tombée enceinte à deux reprises et a dû trouver le temps pour s’occuper de ses deux enfants, un garçon et une fille. En outre, elle a dû faire face à plusieurs problèmes de santé. « Étudier le droit lorsque vous avez un travail à plein temps et deux enfants à élever demande beaucoup de sacrifices. Je ne savais plus où donner de la tête. Je n’avais pour ainsi dire aucun répit », nous dit-elle.
Zinnat Banon Nawoor Meera Saib a finalement prêté serment le lundi 22 février comme avouée.« Entamer des études de droit à Maurice, ce n’est pas seulement des études sur le plan académique. C’est une expérience qui va changer votre vie. Mais lorsque vous avez atteint votre destination, c’est un grand sentiment de fierté qui vous anime, quand vous vous rendez compte que vous avez rendu possible ce qui était impossible », nous dit-elle.
Elle garde toutefois un regret, car son beau-père est décédé le jour de ses examens. Elle ne pouvait faire le déplacement pour aller prendre soin de son beau-père quand ce dernier était souffrant.
La nouvelle avouée, qui va pratiquer dans son propre cabinet à St. James Court à Port-Louis, remercie Dieu, ses parents pour leurs conseils, et surtout son époux et ses deux enfants. Elle tient aussi à remercier son frère, le Dr. Nawoor, deux avoués, dont Me Sheffick Sookia et Me Georgy Ng Wong Hing, et sans oublier tous ceux et celles qui ont été à ses côtés durant ses années difficiles.
Son message à la nouvelle génération : « Le voyage peut être difficile mais le bonheur et la fierté qui vous animeront lorsque vous aurez atteint votre destination en vaudront largement les sacrifices. Je crois au dicton qui dit ‘Work hard in silence and let your success be your voice.’ »
Selon elle, le travail acharné et la discipline peut rendre possible ce qui est impossible. « N’oubliez pas que rien n’est impossible si vous avez le bon état d’esprit », nous affirme-t-elle.
Neevedita Nundowah
