Zimbabwe : L’armée dément tout coup d’Etat

Que se passe-t-il exactement au Zimbabwe ? La confusion règne, mercredi 15 novembre au terme d’une nuit agitée qui a vu des militaires s’adresser au pays par l’intermédiaire de la télévision nationale, alors que des explosions étaient entendues dans la capitale, Harare, investie également par des blindés.

  • Pourquoi l’armée intervient-elle ?

« Ce n’est pas un coup d’Etat militaire contre le gouvernement », a déclaré un général dans une déclaration lue dans la nuit à la télévision nationale. « Nous assurons à la Nation que Son Excellence le président [Robert Mugabe] (…) et sa famille sont sains et saufs et que leur sécurité est garantie », a-t-il ajouté, cette opération visant « des criminels » de l’entourage du chef de l’Etat.

Une source gouvernementale, citée par l’agence Reuters, a affirmé que l’armée avait arrêté le ministre des finances Ignatius Chombo, un membre de premier plan de la « Génération 40 (G40) », une frange plus jeune de membres du parti au pouvoir Zanu-PF, emmenée par la femme du président Grace, qui entend succéder à son mari.

  • Quelle est la situation à Harare ?

Des soldats zimbabwéens ainsi que des véhicules blindés ont bloqué les routes menant aux principaux bureaux gouvernementaux, au Parlement et aux tribunaux dans le centre de Harare, a par ailleurs affirmé mercredi un témoin à l’agence Reuters. L’agence française de presse AFP relate, mercredi matin, que des barrages de blindés ont été installés autour du Parlement à Harare.

« Peu après 2 heures du matin, nous avons entendu environ 30 à 40 coups de feu tirés pendant trois à quatre minutes en provenance de la maison » de M. Mugabe, a déclaré sous couvert de l’anonymat à l’Agence France-Presse (AFP) un résident du quartier de Borrowdale.

Cette fusillade est intervenue au moment où un convoi de blindés était observé en mouvement près de la capitale du pays, nourrissant les rumeurs d’un coup d’Etat militaire en préparation contre le président, qui règne sans partage sur le Zimbabwe depuis son indépendance en 1980.

L’ambassade des Etats-Unis sur place recommandait dans la foulée à ses ressortissants de rester chez eux « à l’abri » en raison des « incertitudes politiques ».