[VIDÉO] Une femme suspendue dans le vide par son mari violent… « Mone trouve la mort devant mwa »

C’est une femme profondément meurtrie et sanglotante que nous avons rencontrée durant la semaine écoulée. Maria (prénom fictif), 31 ans, et ses deux enfants, ont en effet vécu des moments de terreur ce jeudi 24 septembre, qu’ils n’oublieront pas de sitôt. Maria s’est retrouvée à un cheveu de la mort, et cela aux mains de son mari violent. Récit.

Maria nous montre les blessures et autres ecchymoses sur son corps meurtri. Elle nous explique que ses deux enfants, une fille de 10 ans et un garçon de 8 ans, ont aussi subi plusieurs violences. Depuis cet incident, Maria et ses deux enfants vivent avec la peur au ventre. Ils craignent en effet que leur bourreau, écroué au poste de police, ne retrouve la liberté conditionnelle.

Cela fait environ 9 ans que Maria s’est mariée avec Dario (prénom fictif). De leur union est né leur fils. La fille de Maria est issue d’un précédent mariage.

C’est au travail qu’elle a fait la connaissance de Dario, qui travaille maintenant dans la construction. Au début le couple avait élu domicile à Moka.

Au fil des jours, le mari, de caractère vif, devrait commencer à changer. Il avait commencé à entretenir des relations extraconjugales, et devait se mettre à battre sa femme et ses enfants pour un oui ou pour un non.

En 2016, n’en pouvant plus, Maria quitte le toit de ses beaux-parents pour trouver refuge dans un centre de SOS Femmes. Elle entraine ses deux enfants avec elle.

La même année, Maria reçoit une maison à moitié construite en héritage, à Plaine-Verte, après le décès de ses parents. Avec l’aide de sa famille, elle a pu achever la construction de la maison. Elle travaillait dans le secteur de la restauration et élevait seule ses enfants.

Mais Dario ressurgit du passé. Il reprend contact avec Maria et lui demande de se réconcilier avec lui dans l’intérêt des enfants. Il jurait ses grands dieux qu’il avait changé…

Et Dario de retourner vivre avec Maria à Plaine-Verte. Et là, cette dernière et ses enfants ont vite déchanté. Dario avait repris ses vieilles habitudes : il continuait de tabasser sa femme et ses enfants, selon son humeur.

Selon Maria, ses enfants ne sont pas épargnés par les coups de Dario. Ils ont peur de prendre un livre en présence de Dario. Ce dernier ‘testait’ les connaissances des enfants : si les enfants ne savaient pas quelque chose, les coups pleuvaient. « Ene simple ti zafer si bane zenfant la pa koner, li koumans fer so grand noir, ek li bat zot », décrie Maria. Les enfants s’empressaient de faire leurs devoirs avant qu’il ne retourne à la maison après son travail.

Étant boxeur amateur. Dario, frappait sa femme et ses enfants comme il l’aurait fait avec un autre boxeur sur un ring, ou plutôt, ces derniers lui servaient de ‘punching ball’.

Qui plus est, il continuait d’entretenir des relations extraconjugales de plus belle. « Il s’absentait souvent pour se rendre chez plusieurs femmes, avec qui il entretenait des relations. Des fois, ne le voyant pas revenir, j’ai même dû signaler à la police sa disparition », nous raconte Maria.

Une semaine avant l’incident du 24 septembre, les choses avaient commencé à prendre une tournure plus sinistre. Dario commençait à parler de séparation avec sa femme. Il parlait même à Maria des affaires où des femmes ont été tuées par leurs maris à Maurice. À un moment donné, il avait commencé à se raser la tête. Aux questions des enfants qui lui demandaient pourquoi il faisait cela, il disait qu’il se préparait pour la prison. Mais ces derniers n’ont pas prêté grand  attention à ce qu’il disait.

Dario avait aussi commencé à faire part de ses soupçons à Maria à l’effet qu’elle entretenait une relation extraconjugale avec le propriétaire du restaurant où elle travaille, avec le cousin de ce dernier et même avec ses collègues bangladais. Ce dont nie Maria. « C’était en fait tout le contraire, c’était lui qui entretenait des relations extraconjugales. Il voulait même aller vivre avec une autre femme », nous dit Maria.

L’horreur atteint son paroxysme

Ce jeudi 24 septembre débute mal pour Maria. Durant la journée, Dario menace de la tuer. Pour sa sécurité, et vu qu’elle était en possession d’un ‘Protection Order’, elle se rend au poste de police de Plaine-Verte. Les policiers lui fournissent des numéros qu’elle pourrait appeler en cas de problème.

Vers 17 h, Dario rentre du travail. Il asperge ses mains avec de l’essence. « En le voyant faire cela, j’ai eu peur, car dans le passé, il avait déjà brulé vif un chien », nous relate Maria. Il a par la suite demandé à ses enfants de quitter la pièce.

À ce moment, il devait enserrer Maria entre ses cuisses, et accusent sa femme d’infidélité, il la cognait comme un sourd, surtout quand Maria niait ces accusations. « Li dir mwa ki mo pe garde tel tel dimoun. Kouma mone dir li non, line rekoumanse bat mwa », dit Maria. Malgré les supplices de Maria, les coups continuaient de pleuvoir. À un moment donné, Maria est tombée par terre, et là, ce sont les coups de pied de Dario qui ont pris le relais. Selon Maria, son sang giclait de partout.

Puis Dario s’est éloigné d’elle. Maria avait cru un moment que son calvaire avait pris fin… Mais Dario s’était emparé d’un marteau et d’un couteau. Maria s’est sauvée et n’ayant d’autre issue, a dû sauter sur le toit plat d’une maison avoisinante. Elle devait hurler pour attirer l’attention des voisins

Dario a sauté à son tour et s’est mis à la frapper à coups de marteau. Des voisins ont commencé à s’attrouper dans la rue en bas. Dario l’a déshabillée devant les voisins et l’a suspendue dans le vide par ses pieds. « Il m’avait mise à moitié nue devant tous les voisins, et m’a ensuite tenue par les pieds dans le vide. Je croyais qu’il allait me relâcher », nous raconte Maria, tremblotante de sanglots.

Mais la fille de Maria avait déjà appelé la police. Pendant ce temps, le frère de Maria a essayé d’intervenir. Dario a alors fait entrer Maria dans la maison et a verrouillé les portes. C’est alors que les policiers sont intervenus. Enfilant un vêtement, Maria a pu trouver refuge dans la fourgonnette de la police. Elle a le même jour suivi un traitement à l’hôpital Dr Jeetoo, mais continue de ressentir d’atroces douleurs. Quant à Dario, il a été écroué au poste de police de Plaine-Verte.

Depuis cet incident, Maria a entamé les démarches en vue d’un divorce et essaye tant bien que mal d’être forte pour ses enfants.

 

N.N