[VIDEO] : Les jeunes de Cité Bassin: « Nous méritons mieux que d’être rejetés ! »

L’équipe Sunday Times s’est arrêtée à Cité Bassin, avec ses quelque 500 habitants, perdue aux confins de Quatre-Bornes, mais se trouvant dans la circonscription no 14, Savanne/Rivière-Noire. Sous-développement, infrastructure déplorable, chômage et délinquance juvénile marquent ce lieu. Comme quoi, la face cachée de Maurice, cette île paradisiaque, remonte à la surface.

 L’apathie des jeunes

Ce 29 juin, au beau milieu de la semaine, la plupart des jeunes de Cité Bassin battent le pavé, et se regroupent en petites bandes. Bavardages et rires au rendez-vous. Parmi, des pères de famille. Cette situation nous a donc intrigués. Pourquoi ne sont-ils pas au travail ? « On se fait juger par notre lieu d’origine », nous a répondu celui qui apparait comme le doyen. En effet, ayant la trentaine et avec un enfant à nourrir, Hansley Pluton trouve difficilement un emploi stable. « Couma zot tane dire nou sorti Cité Bassin, zot rezette nous ». Une dizaine de jeunes disent être dans la même situation. Tantôt maçons, tantôt chômeurs.

Tant de maux qui poussent malheureusement une bonne partie des habitants, notamment des jeunes, vers la délinquance. Vols et drogue sont leur apanage. Avec le peu de développement dans la région, se faire influencer par de l’argent facile devient de plus en plus tentant, avec des conséquences néfastes pour leur avenir et celui de leur quartier.

Des footballeurs de talent ignorés

Cette cité fait face à de gros problèmes d’infrastructures. Les deux aménités qui leur ont été offertes : un terrain de foot et de basketball. Un terrain de foot plutôt une ‘plaine’ rocheuse et dégarnie’. D’ailleurs, le manque d’entretien dudit terrain se voit à des kilomètres : les clôtures sont endommagées, les lampadaires ne fonctionnent plus et sous les gradins se cachent un amoncellement de déchets, y compris des seringues laissées par des toxicomanes qui squattent souvent le lieu.  Quant au terrain de basketball, la situation n’est pas meilleure. Le quartier compte assez de joueurs de foot qui s’entraînent pour la sélection de Maurice, mais ils doivent faire leur entraînement ailleurs, sur un terrain mieux praticable.

Un centre communautaire que personne ne veut fréquenter

À côté se trouve un centre communautaire connu comme ‘Alcatraz’, vu son allure sale et sombre. Une liste d’activités est affichée sur le mur à l’intérieur, mais selon la plupart des habitants, ce serait une mascarade. La seule activité disponible serait le jeu des dominos. Les personnes du troisième âge affirment qu’ils n’y a pas de loisirs pour eux.

Les terrains en friche abondent, et il y a amplement de quoi créer un espace pour les enfants, dont un jardin longtemps réclamé par les habitants, sans plus y croire ! À la place, ces sites servent de dépotoir. Toutes sortes d’ordures y sont entassées, y compris les cadavres d’animaux.

« Nous avons besoin de soutien », expriment ces jeunes. Ils veulent être pris au sérieux et que leur quartier soit plus développé et que plus d’opportunités s’offrent à eux. « On en a marre qu’on nous jette aux oubliettes ».

Sollicité au téléphone, le ministre de la Jeunesse et du Sport, Stephan Toussaint nous explique que les terrains de foot et de basketball appartiennent à Médine et qu’une demande doit être faite par les habitants. Pour ce qui est le manque de loisirs, il nous rassure qu’un suivi sera entamé incessamment.