[VIDEO] La victime sauvée de justesse d’un coup de couteau à l’abdomen

« Mo trouve mo intestins glis vine dan mo lamain », confie Naresh Singh

Le soir du samedi 11 mai, les policiers de Trou d’Eau Douce ont été confrontés à une situation horrible et inhabituelle sur la plage. Assis sur un rocher, un homme saignait abondamment. Il avait une blessure atroce au ventre et… retenait ses intestins avec ses mains. Dans un premier temps, il va informer les policiers qu’il aurait trébuché sur un rocher et se serait perforé l’abdomen. Toutefois, à l’hôpital de Flacq, le médecin de service était loin d’être convaincu par la version du bléssé qu’il aurait trébuché sur un rocher, et va le presser de questions. Ce dernier va finir par tout avouer.

Naresh Singh est un maçon de 43 ans, habitant Bel-Air Rivière Sèche. Il se trouvait en compagnie de deux amis, Vishal et Soudesh, ce samedi 11 mai sur la plage de Trou D’eau Douce. Ils avaient prévu de camper durant la nuit et de partir à la pêche tôt dimanche matin.

Samedi soir, après avoir installé leur tente, l’alcool avait coulé à flots. Après avoir bu quelques verres, les trois hommes étaient tous ivres, et Vishal avait décidé de piquer une sieste. Mais une dispute va éclater entre Naresh et Vishal concernant l’argent que les trois compères devaient contribuer pour s’approvisionner en nourriture.

Naresh soutient que son ami l’aurait giflé dans un premier temps et l’aurait poussé avec toute sa force. Naresh aurait alors perdu l’équilibre et s’est retrouvé sur le sable. « Li crié, li dir mwa li pou koup mwa. Mone pensé kapav lin sou ek li pé badiné », raconte Naresh.

Naresh dit avoir ressenti une bouffée de chaleur au ventre. Il venait d’être poignardé avec un objet tranchant. « Mo nek senti mwa mouillé. Mo kumans trouve disang ek mo ventre ine ouvert », affirme-t-il. Prenant son courage à deux mains, il a couru sur une centaine de mètres pour chercher de l’aide lorsqu’il a constaté que ses intestins étaient dans ses mains. « Mo nek trouve mo intestins glissé vin dan mo lamain », confie-t-il. De là, il se souvient uniquement des sirènes de police et des gyrophares bleus avant qu’il ne perde conscience.

À son arrivée à l’hôpital, il a été convoyé en urgence en salle d’opération où il a dû subir une intervention très délicate. Naresh a reçu plus de 40 points de suture. Dans sa première version des faits, il avait démenti avoir été victime d’une quelquonque agression. Il avait peur des représailles que son agresseur pouvait exercer, mais devait finir par tout avouer.

Depuis, il se remet lentement de ses blessures. Les médecins lui ont déconseillé de travailler ou de soulever des objets lourds, ce qui pourrait détériorer son état de santé. Naresh se voit dans l’obligation de rester alité jusqu’à ce que sa santé s’améliore. «Ène tripe ine endomazé, mé dokter ine ressi opère li. Mone sap lwin. Mo krwar bondié ine sap mwa », dit-il.

Le mardi 21 mai, la police a finalement pu mettre la main sur son agresseur. Il a comparu en cour de Flacq où, n’ayant pu s’acquitter de la caution, il a été reconduit en cellule. Une charge provisoire de « Assault with premeditation » pèse sur lui. Naresh a peur que son agresseur ne récidive et craint pour sa sécurité. Entretemps, l’enquête policière se poursuit. « Pou ène krime kumsa, fodré pa laisse li en liberté », soutient la victime. Il ne cesse de remercier le ciel depuis qu’il a échappé de peu à la mort. « Ti kumadir ène kosmar. Mone truv la mort divan mo lizié plizir fwa », relate-t-il, toujours traumatisé.