[VIDÉO] La maman d’Amar ” Mo piti fine alle ene sel aller”

C’est une mère et une sœur brisées, qui ont perdu un être cher, le seul homme de leur modeste maisonnée. Santa et Deepa Moonesamy, la mère et la sœur d’Anand Moonesamy, plus connu comme Amar, pleure la disparition de ce dernier dans des circonstances horribles, après avoir fumé de la drogue synthétique. Elles veulent savoir avec qui se trouvait Amar et qui sont ceux qui l’ont transporté à l’hôpital quand il s’est évanoui.

Santa Moonesamy, 53 ans, est veuve depuis sept ans, son époux Gassen étant décédé suite à des problèmes de santé. Depuis, c’est elle seule qui élève sa famille à Floréal, notamment sa fille aînée Deepa, 21 ans, et son fils Amar, 17 ans. Elle fait de son mieux pour satisfaire les besoins de ses enfants, mais elle ne s’attendait pas à perdre son benjamin dans de telles circonstances. Amar Moonesamy devrait fêter ses 18 ans en juillet mais, hélas la vie en a décidé autrement.

Deepa Moonesamy revient en arrière, sur un incident presque similaire, qui a eu lieu un samedi en début de décembre 2019. Amar travaillait comme maçon pendant les vacances scolaires et comme d’habitude sa mère l’avait réveillé à 5 h 30 mais Amar n’a pas quitté son lit.

Santa l’a laissé dormir encore un peu et n’avait aucune raison de se douter que quelque chose allait mal. Elle essaya encore un peu plus tard de le réveiller, et c’est là qu’elle réalise que son fils ne réagissait pas. Morte de peur, elle devait en informer sa fille, qui à son tour devait appeler le SAMU. Une fois sur place, les officiers du SAMU essayèrent de lui donner les premiers soins sur place, mais en vain. Amar a dû être transporté d’urgence à l’hôpital et, ce n’est que le lendemain qu’Amar a ouvert les yeux, après le traitement qu’on lui avait administré. Il est resté inconscient pendant plus de 12 heures. Le jeune homme a pu regagner sa maison le mardi suivant. Le médecin de service a informé la famille que le jeune de 17 ans avait consommé de la drogue synthétique, ce qui l’aurait mis dans un tel état. Une fois à la maison, les proches d’Amar ont essayé de lui faire comprendre les dangers de cette drogue, et depuis cet incident, il avait changé, selon sa sœur.

« So cerveau ek so lizie ine eklater »

Mais le 1er février 2020 devait être un jour noir pour la famille. Aux alentours de 17 h, Amar était chez lui et sa mère venait de rentrer du travail. Le collégien en grade 11 reçoit un appel et quitte la maison en disant qu’il n’allait pas tarder, mais aux alentours de 19 h 30, alors que toute la famille se trouvait dans la cour, un jeune est arrivé en courant. Il a rapporté le portable d’Amar en disant à sa sœur, « Amar ine tombé kot réservoir Allée Brillant, ine amen li lopital. Li dans ICU. »

Prise de panique, Santa Moonesamy prend un taxi pour aller à l’hôpital Victoria. Là-bas, elle devait constater que son fils a bien été admis aux soins intensifs, où il était dans un état comateux. Le médecin informe la maman que « de l’eau » s’était accumulée dans son cerveau. Il est resté admis pendant 10 jours. Après, c’est le choc : le médecin donnera son diagnostic à la famille : « so cerveau ek so lizier ine éclater ». Amar rend l’âme le lundi 10 février. Le rapport d’autopsie attribue le décès du collégien à une overdose de la drogue synthétique. « Mo piti ine alle ene sel aller », nous dit Santa, en larmes.

La famille, qui pleure toujours sa disparition, dit accepter qu’Amar a sa part de responsabilité, mais demande que la lumière soit faite sur les zones d’ombre entourant sa mort. La mère et la sœur d’Amar veulent savoir avec qui se trouvait Amar le jour de l’incident, et qui sont ceux qui l’ont transporté à l’hôpital. La famille a entendu dire que ce sont des volontaires qui l’ont ramassé près du réservoir et l’ont transporté à l’hôpital. Mais c’est une version à laquelle la famille ne croit pas, et pense que ce sont peut-être les personnes avec qui se trouvait Amar qui l’ont transporté à l’hôpital.

Cette mère de famille lance un appel aux jeunes de ne pas tomber dans le piège de la drogue et demande aux autorités concernées d’assumer leurs responsabilités, car Santa ne veut pas voir d’autres enfants mourir atrocement avec de la drogue chimique.

Le jeune Amar aurait dû prendre part aux examens du SC cette année

Santa Moonesamy ressent un fort lien affectif avec les effets personnels de son fils, car elle n’accepte pas qu’elle ne va plus voir son enfant. Deepa, la sœur du jeune homme explique que son absence est difficilement supportable. « Kan li lakaz, li ti habituer criyé Maa, Maa, ou bien Di, Di, ene zourné », dit-elle.

Le jeune homme, selon sa mère, était un « bon enfant » qui ne rétorquait pas quand elle lui parlait et qui l’aidait financièrement beaucoup quand il travaillait.

Le jeune Amar, qui aurait dû prendre part  aux examens du SC cette année-ci laisse derrière lui une mère qui travaille dur pour sa famille, et une sœur qui travaille dans un magasin pour aider sa mère à joindre les deux bouts.

Neevedita Nundowah

ÉDITION : 16.02.2020/422