[VIDEO]: La Caverne No 2: Un manque troublant de développement!

Ils ne peuvent plus prendre leur mal en patience. Plusieurs habitants de La Caverne No 2, une périphérie de la ville de Vacoas nous ont rencontrés pour faire état des problèmes auxquels ils font face au quotidien.  Des problèmes d’infrastructures majeures qui représentent un danger pour ces habitants qui disent avoir été oubliés par le gouvernement.

Marwan Dawood

Les buissons de tous les dangers

À l’entrée de l’avenue Charles de Gaulles les habitants se rassemblent sur un vaste lopin de terre et attendent notre arrivée.  Une fois sur place, ils commencent à tour de rôle de faire état des problèmes.  D’emblée  Maryline, Lalita, Ali et Fayed, quatre habitants de La Caverne no 2 déplorent que la situation de Law and Order dans cette périphérie ait connu une dégradation dangereuse au fil des années.  La raison ? La présence de plusieurs buissons le long de la route principale de La Caverne No 2. «Ces buissons représentent un gros danger pour nous les femmes de l’endroit. Nous ne pouvons voyager seules. Il y a souvent eu des cas d’agression envers des femmes, des vols à l’arraché et même des viols dans ces buissons » relate Marilyne Back. « Nous ne voulons pas qu’il y ait d’autres victimes comme la regrettée Nadine Dantier,» renchérit-elle.

Cet endroit porte bien son nom. Une énorme caverne se cache derrière ce décor ténébreux.  Mais une fois de plus, cet endroit qui aurait pu servir d’attraction touristique est laissé pour compte.  Les habitants se désolent qu’aujourd’hui il est devenu un repaire pour les drogués. « Auparavant quand nous étions enfants nous venions ici entre amis pour s’amuser et passer du bon temps dans l’eau de la caverne. C’est un endroit unique à Maurice mais qui n’est pas reconnu à sa juste valeur », s’insurge Fayed Outim qui nous montre du doigt la présence de plusieurs seringues utilisées par les toxicomanes.  La grotte est recouverte de lianes et de branches mortes qui bloquent la luminosité. «Nous voulons faire quelque chose pour notre endroit. Il faut que les autorités nous écoute et qu’elles nous ent aident à faire de La Caverne no 2 un endroit où il fait bon vivre en sécurité » dit Lalita Malaree.

Marilyne et Lalita insistent sur le fait que le manque troublant de développement dans cet endroit a coûté cher il y a quelques années de cela à une jeune fille handicapée, qui  s’était faisattaquer par trois malfrats et trainée sur ce terrain en friche pour se faire violer.  Les deux habitantes sont ensuite rejointes par Madame Sylvio qui habite non-loin. «Dès qu’il commence à faire nuit, nous devons commencer à cadenasser nos portes comme à l’époque ancienne, de peur qu’on se fasse attaquer pendant la nuit. Les fenêtres sont toutes  fermées et nous sommes condamnés à rester à l’intérieure », relate cette personne âgée qui met en exergue le manque de patrouille de police dans la région.

La prolifération de la drogue décriée

Nous avons assisté par la même occasion au lancement du Mouvement Civique de La Caverne No 2, dont le porte-parole est Fayed Outim.  «Nous vivons ici un véritable calvaire. Nous sommes complètement oubliés par le gouvernement et la municipalité et nous ne savons vers qui nous tourner.  Nous voulons que les autorités entendent nos voix pour qu’elles réagissent enfin. La drogue synthétique affecte plusieurs de nos jeunes, on va dire la majeure partie de nos jeunes habitants. Les jeunes n’ont pas de place où aller pour se détendre c’est pour cette raison qu’ils fréquentent n’importe qui et sont influencés facilement. Résultat ils tombent dans l’enfer de la drogue qui conduit sans surprise aux vols et autres maux de société », martèle Fayed Outim.

Le député Sorefan au courant des problèmes

Le nouveau venu dans la cour du gouvernement, le Dr Raffick Sorefan nous confie qu’il est au courant des problèmes. «Oui effectivement les habitants sont venus me voir, je suis au courant de cela mais je ne peux rien y faire. J’adresserai une question au Parlement à ce sujet lorsqu’il y aura des questions la semaine ensuite. Je pourrais les aider ainsi. » Les collègues du Dr Raffick Sorefan qui sont Showkutally Soodhun, Eddy Boissezon et Toolsyraj Benydin sont eux restés injoignables.

En l’absence de Navin Ramsundar, maire de la ville de Vacoas/Phoenix, nous avons contacté l’adjoint au maire Rajen Pillai Kanaksabee qui nous confirme les dires des habitants. «Oui li vrai ! Éna boku problème terrain abandoné ici, mais nou avoy notice zot propriétaire mais pa capave faire plis ki ça » s’interroge l’adjoint au maire.  Pendant que ceux qui sont sensés prendre des actions réfléchissent, le danger à La Caverne no 2 grandit au quotidien.  À voir la vidéo sur notre site web.