[VIDEO] Elles ne savent plus vers qui se tourner… Cri de désespoir de deux femmes

Nous débarquons chez les Hyderkhan à Nouvelle-France au courant de la semaine écoulée. Une petite maison en tôle et en bois, de deux pièces, pratiquement inhabitable. Aneza, dans la quarantaine, et sa mère ont trouvé refuge dans cette bicoque, qui se trouve sur un terrain en litige.

La vieille dame de 76 ans est gravement malade. Elle souffre de plusieurs problèmes cardiaques et nécessite plusieurs séances de dialyse, entre autres. Elle passe la plupart de son temps allongée sur son lit et se meut avec une chaise roulante qui lui a été offerte par un bon samaritain. Une souffrance et une fatigue indicibles se lisent sur son visage ridé.

C’est sa fille Aneza, qui ne travaille pas, qui doit subvenir aux besoins de sa mère. Les autres enfants de cette dernière se sont lavé les mains de cette corvée. C’est avec beaucoup de difficultés et de courage que sa fille s’occupe d’elle, seule et sans aide. Malgré toutes les misères de la vie, et des difficultés financières insurmontables, Aneza ne baisse pas les bras et tient bon. « Nous vivons dans des conditions inhumaines et déplorables. Nous n’avons pas assez d’argent pour pouvoir acheter les choses dont ma mère a besoin, même pas les couches pour adulte. Certains médicaments nous sont fournis par l’hôpital, mais je suis obligée d’en acheter d’autres, et cela coûte les yeux de la tête. Alors que je ne peux travailler pour pouvoir rester auprès de ma mère », déplore-t-elle.

Les autorités font subir à ces deux malheureuses toutes sortes de tracasseries

Ce qui est inacceptable dans ce cas précis, c’est l’attitude des autorités envers ces malheureuses. Aneza ne sait plus à quel saint se vouer. « Nous sommes des ‘ti-dimoun’. Je ne sais plus à quelle porte aller frapper », implore-t-elle. « Ma mère n’a même pas obtenu une chaise roulante auprès du ministère ! C’est un particulier qui nous l’a prêtée, que je devrai retourner après », dénonce la jeune femme.

Au niveau de la Sécurité sociale, les Hyderkhan maintiennent que la pension de maladie qui doit revenir à sa mère  n’a pas été versée. Du côté de ce ministère, on s’est rapidement activé suite à notre appel. « Nous avons déjà fait le nécessaire pour qu’elle reçoive son argent pour les mois de septembre et d’octobre », nous fait comprendre un préposé. Mme Hyderkhan a fini par recevoir la somme de Rs 16 187 de la sécurité sociale le 30 octobre 2019. La question qui se pose : pourquoi cet argent ne leur ait pas été débité régulièrement ? Outre la pension de maladie, elle est éligible à une ‘carer’s allowance’, mais ne perçoit pas cette somme. Nous l’avons alors aidée à rédiger une lettre adressée à l’Asssistant Commissioner of Social Security.

Sa demande pour que sa petite maison soit rénovée a été refusée par la National Empowerment Foundation (NEF) dans une décision qui frise l’irrationalité. Un employé de cet organisme que nous interrogé renvoie la balle à la Sécurité sociale. Dans la lettre de la NEF, il est expliqué que la décision a été basée sur l’évaluation de la Sécurité sociale selon laquelle ses revenus (notamment, sa pension) font qu’elle n’est pas éligible pour l’aide de la NEF. Pension qu’elle ne reçoit même pas…

Aneza s’insurge contre cette décision, les larmes aux yeux : « Je ne peux pas travailler parce que je dois rester auprès de ma mère continuellement, vu que c’est une personne malade et invalide. Nous ne recevons pas la pension qui nous est due ! De quels revenus parlent-ils ? »

Elle fait le va-et-vient auprès du Citizens’ Advice Bureau (CAB), mais à chaque fois qu’elle s’y rend, « Les ministres sont toujours pris au téléphone. Ils reçoivent deux personnes, et puis ils s’en vont. Je suis allée rencontrer Sandhya Boygah, Private Parliamentary Secretary (PPS). Cette dernière est partie  après avoir rencontré quatre personnes. Elle a refusé de nous rencontrer et de prendre en considération nos doléances. Idem pour Prem Koonjooo. J’ai essayé de le rencontrer pour lui expliquer nos problèmes, mais en vain. Les ministres sont toujours pris. »

La vieille femme et sa fille subissent également un calvaire de la part l’hôpital de Rose-Belle. L’ambulance qui emmène sa mère régulièrement à l’hôpital pour des séances de  dialyse l’embarque tôt le matin chez elle mais ne la ramène que vers les 9 h du soir ! Raison donnée : l’ambulance ne va pas  se déranger pour une seule personne ! « Je ne peux rien faire, ni porter plainte car il n’y a personne pour écouter », dit Aneza.

Hors-texte

Appel à l’aide

Aneza lance un appel pressant à la générosité du public ainsi qu’aux autorités, en particulier le ministère de la Sécurité sociale, pour toute aide. Si vous voulez lui apporter une aide quelconque, veuillez appeler directement sur le 5754-3739.