[Vidéo] Baie du Tombeau : Sort incertain pour les squatters des ‘Longères Tôles’

À ‘Longères Tôles’, Baie-du-Tombeau, les travaux de construction pour reloger 150 familles de squatters ont démarré, comme l’avait promis le ministre de l’Intégration sociale, Alain Wong.

Le hic : les squatters seront temporairement relogés dans des logis en tôles où selon ces derniers, les pièces sont trop exiguës pour pouvoir accommoder des familles entières pendant une durée de plus d’un an, jusqu’à ce que les maisons de la NHDC soient construites.

Lors d’une visite dans ce quartier défavorisé, le constant est accablant. Une centaine de familles vivent dans la précarité depuis plus de 25 ans. Les parois des maisons sont décrépites, avec l’amiante à l’air ouvert, et parfois ne tiennent debout que grâce à quelques feuilles de tôle que les propriétaires ont aménagées pour empêcher l’effondrement de leurs maisons.

De nombreuses mères de famille se posent des questions sur ce logement provisoire, qui causera plusieurs problèmes : ainsi, les toilettes et les salles de bains seront publiques, et les pièces, étant trop petites, sont décrites comme des ‘kazotte poule’ ne serviront à rien.

Aussi, le destin de ces squatteurs dépend également de leur éligibilité pour obtenir une maison de la NHDC. Les personnes âgées ne figurent pas parmi les personnes éligibles pour avoir une maison de la NHDC. Seuls ceux qui sont éligibles auront le droit de s’installer dans ces logis temporaires. Ils sont nombreux à s’interroger sur les critères d’éligibilité. Qu’adviendra-t-il des personnes âgées ?  « Ti fer nou kompran ki pou place ban vier dimoune dan bann home », a confié une habitante.

« Plas la trop tipti, pa pou enan plas pou nou garde nou ban zafer. Tou nou ban meubles pou abimé. Ine dir pou donne nou ene container pou garde nou ban zafer. Be kisanla ki pou rembourse nou si nou bann kitsoz perdi ou endomaze ?», martèle Shalini, une autre habitante, avec colère.

Rosie, qui gère une tabagie dans ce quartier pour gagner sa vie, a été fermement déconseillée d’opérer dans les nouveaux locaux. « Kuma ou lé mo vive pendan dézan ? Ce samem mo gagne-pain », lance-t-elle avec un regard perdu.

Ces habitants de Longères Tôles souhaitent que le ministre de l’Intégration sociale vienne les leur rendre visite afin qu’ils puissent lui faire part de leurs doléances.

Une source au ministère du Logement et des Terres affirme que ce ne sont que des logements temporaires. En dépit de nos appels répétés, nous n’avons pu avoir une réponse du ministre Alain Wong.