Victoria Urban Terminal Anwar Husnoo : « Dans deux ans nou pou coupe ruban »

  • « Ki nou supposé fer pendant sa deux ans la ? » rétorquent les marchands ambulants
  • Pourquoi les autorités sévissent-elles uniquement dans la capitale alors qu’ailleurs les marchands ne sont pas autant inquiétés ?

Les marchands ambulants, principalement ceux de Port-Louis, ne sont pas au bout de leurs peines. Le ministre des Collectivités locales, Anwar Husnoo, a catégoriquement refusé de rencontrer les députés de l’opposition cette semaine, prétextant un emploi du temps surchargé et renvoyant la balle dans le camp de la municipalité de Port-Louis. Il ne s’est pas privé, cependant, d’accuser, lors de la cérémonie de premier coup de pioche du Victoria Urban Terminal vendredi, les parlementaires de l’opposition de la circonscription no. 3, plus particulièrement Shakeel Mohamed, de vouloir politiser ce problème. Or, ces derniers ont bien fait comprendre qu’ils ne cherchent qu’à trouver une solution temporaire aux problèmes dont font face ces nombreux marchands en attendant la concrétisation du Victoria Urban Terminal.

Pourtant, Anwar Husnoo reconnaît bel et bien que ce projet prendra du temps pour               être concrétisé, soit deux ans. « Naturellement li pou prend le temps. Mais mo espérer ki dans deux ans nou pou coupe ruban la ici et bane marchands pou prend zot places », a-t-il fait ressortir. Et c’est justement là où le bât blesse. Car les marchands ambulants, ceux-là mêmes qui ont été relogés à l’Immigration Square entre autres, soutiennent ne pas pouvoir travailler, faute de clients, d’autant plus que les conditions sont déplorables. « Ki nou supposé fer pendant sa deux ans la ? Travay même pena ici. Nou assizé nou atane ki projet la fini prêt. Be couma nou zenfants pou vivre pendant ce temps ? », s’interrogent les marchands que nous avons interrogés à l’Immigration Square, hier. Mais les autorités ne semblent pas prêtes de vouloir porter une oreille attentive à leurs doléances, encore moins de trouver une solution à l’amiable. Ils devront donc prendre leur mal en patience en dépit des dettes qui s’accumulent et d’autres difficultés financières qui les guettent.

Bien que le Lord-maire ait promis d’étudier les propositions faites par les députés de l’opposition pour assainir les problèmes rencontrés par les marchands ambulants, rien ne semble indiquer à ce stade qu’il pourra les mettre en pratique. À moins que le gouvernement central y donne son aval. Ce qui est peu probable. Le seul consensus trouvé, à ce stade, c’est que des marchands opérant dans certains lieux spécifiques pourront travailler jusqu’au soir à partir du mi-décembre et ce jusqu’à la fin de l’année.

Deux poids deux mesures ?

Alors que les autorités sévissent à Port-Louis, ailleurs, les marchands ambulants continuent d’opérer sans être inquiétés. Une petite enquête menée à Flacq et à Goodlands cette semaine confirme cette situation. Pourquoi donc uniquement la capitale est concernée par ces règlements ? La loi n’est-elle pas la même pour tout le monde, peu importe la région où ils opèrent ? Ce sont des questions auxquelles les marchands veulent avoir une réponse. « Nou envi koné kifer zis Port-Louis ki concerné ? Kifer ena deux poids deux mesures ? Eski zot pe agir par vengeance ? » Anwar Husnoo pourra-t-il leur répondre ?

Quand Husnoo s’emmêle les pinceaux

Anwar Husnoo, en voulant se défendre à tout prix, a fini par se contredire. « Ki ti arrivé en 2000 (ndlr : il voulait sans doute dire 2005) quand PTr ti vine au pouvoir? Pas ti donne Hawkers Palace à marchands ambulants… », a-t-il dit. Or, à cette époque, Anwar Husnoo était lui-même député travailliste au no. 3. En tentant de s’en prendre au PTr, le ministre des Collectivités locales s’est tiré une balle dans le pied…