Very bad, hein !

Pourquoi tant d’arrogance, d’agressivité, d’impatience, de mépris et d’inélégance lors de ce débat radiophonique d’intérêt public ? Anerood Jugnauth fait-il école au sein de l’Alliance Lepep puisque son discours du 1er Mai dernier est en train d’être émulé avec le même manque d’égard et de retenue devant des citoyens qui attendent toujours des réponses à leurs nombreuses interrogations sans mentionner des lendemains meilleurs ?

Bhadain a failli. Lutchmeenaraidoo, quoiqu’on puisse reprocher à l’ex-ministre des Finances, n’a jamais été, pour ce qui est du traité dit DTAA, sur la même longueur d’onde que son collègue novice qui n’a découvert le Cabinet qu’en décembre 2014 et les caisses de savon que trois mois plus tôt. Quand on n’est pas un politique de carrière et qu’on ose faire la leçon à un « seasoned politician » sur un dossier que ce dernier maîtrise, il y a de quoi provoquer la frustration et l’amertume d’où la requête au Premier ministre de le relever de ses responsabilités en prétextant un surmenage.

Uteem n’a pas été moins « bad ». Il s’est laissé piéger pour tomber dans la provocation et la démagogie, s’éloignant ainsi de l’occasion de mettre K.O le dédain et le mépris de son vis-à-vis dont le ton et le langage sont loin de faire honneur au statut d’un élu de la République, membre du Cabinet. Ce dernier a désormais la réputation de brûler tout ce qu’il touche et ce n’est pas les employés et les clients de la British American Investments qui nous contrediront. Quel crime ces épargnants ont-ils commis pour devoir être ainsi punis, l’irresponsabilité et le manque de vision du ministre des Services financiers (ne parlons pas ici de bonne gouvernance !) les ayant contraints à se mobiliser, à manifester en masse plus d’une fois, pour réclamer rien que leurs investissements sur lesquels ils dépendent désormais pour survivre et assurer l’éducation et l’avenir de leurs enfants.

Il faut être réaliste et ne pas être égoïste et chauvin : l’Inde ne va pas nous frustrer et nous blesser vu les liens privilégiés et historiques qui nous unissent. D’ailleurs, le Haut-commissaire indien à Maurice, Anup Kumar Mudgal, l’a dit lui-même : il n’a jamais été question de menace ou d’un avis de résiliation du traité.  Mais il était quand même temps pour Mother India de réagir. L’évasion fiscale qui perdure ne peut continuer à freiner son développement. Il fallait trouver une solution. Et vite. Mais ce n’est pas une raison pour que de nouveaux venus sur la scène politique cèdent tous nos droits de taxation à la Grande Péninsule. L’offshore mauricien risque de s’écrouler. Il y va de l’avenir de nombreux professionnels et  autres emplois indirects générés par ce secteur. Alors que le chômage a déjà atteint un niveau alarmant, en voilà une autre épée de Damoclès qui se profile à l’horizon. Et qu’elle est tranchante !

 

Zahirah RADHA