Véritable parcours de combattant

Funérailles en temps cyclonique 

Alors que tout le monde avait les yeux rivés sur Berguitta durant le passage du cyclone, des familles ayant perdu leurs proches durant cette période vivaient dans l’angoisse de ne pouvoir organiser les funérailles de ces derniers. Comment s’organise-t-on pour faire des obsèques quand on est en alerte cyclonique ? « C’est très difficile ! », affirme d’emblée Shakeel Anarath, président  d’‘Al-Ihsaan Funeral Services’, qui offre des services mortuaires gratuits. D’abord, les formalités peuvent traîner si on n’a pas les bons contacts au bureau de l’État civil. « Puisque les bureaux sont fermés, notre tâche s’avère compliquée. Mais heureusement que nous avons les coordonnées des officiers de l’État civil. Je dois avouer qu’ils collaborent pleinement avec nous. Malgré un avertissement de cyclone de classe 3 mercredi, ils ont accepté d’aller ouvrir les bureaux pour émettre les actes de décès », explique-t-il. Ces démarches risquent, bien entendu, d’être plus ardues pour les autres qui s’en chargent, eux-mêmes, des funérailles de leurs proches.

Le fait que les véhicules ne soient pas assurés en période cyclonique ne facilite guère la tâche des familles endeuillées. « C’est évidemment très risqué de véhiculer en période cyclonique, mais c’est un risque que nous, au centre Al-Ihsaan, acceptons de prendre afin de soulager la peine de ces familles qui sont déjà affligées par la perte d’un des leurs », poursuit Shakeel Anarath. Les difficultés ne s’arrêtent pas là pour autant. En effet, les rites funéraires au cimetière s’avèrent être une autre épreuve à surmonter. « Kan éna gro lapli, bane kabar (ndlr : tombes) là kapave rempli are delo. En plus, partou éna la boue. Li vine pli difficile lerla pou nou pou faire mayyat là. Bizin tire delo dans banne fossés là et kapave glissé tombé  », fait-il ressortir. En dépit de l’alerte 3 mercredi, ce centre funéraire a pu quand même organiser trois funérailles, dont celles d’un bébé de quatre jours. « Nou fine kapave faire li malgré cyclone classe 3 mais tou dépend lor conditions climatiques »,  souligne Shakeel Anarath. Il serait peu envisageable, par exemple, d’organiser des funérailles durant une alerte cyclonique de classe 4.