Université de Technologie de Maurice : Des recrutements qui font jaser

Un nouveau scandale guète l’Université de Technologie de Maurice.  Quelques mois seulement après que l’université ait été éclaboussée par le rapport d’Internal Audit Control de la Tertiary Education Commission (TEC), des voix s’élèvent contre  l’exercice de recrutement pour la position de Registrar, Head of Finance et Head of Information Services.  En effet, selon nos informations, il y aurait eu tout simplement maldonne.

Dans une correspondance adressée à Raj Makoond, président de l’UTM Board of Governors, à Kiran Bhujun Officer in Charge et M.Chutturdharry Acting Registrar, certaines dénonciations sont faites pour attirer l’attention des responsables de cette institution sur les mauvaises pratiques visant à faciliter le recrutement des «petits copains ».  Les dénonciateurs expliquent qu’il y a eu vice de procédures dans l’exercice de recrutement. « The adverstissement appearing in the local newspaper carry the date of 17 august 2018 under the signature of the Officer in charge of UTM. The advertisement made mention to consult UTM website for further details », lit-on dans l’introduction de ladite lettre.

Cependant ce n’est que six jours après que les appels à candidature ont été publiés en ligne sur le site de l’UTM et les contenus dataient du 21 août  et non du 17.  À cette date aucune mention de l’âge limite n’avait été faite dans l’appel à candidature. Par ailleurs, le 24 août 2018, une nouvelle modification est faite à l’annonce initiale. La limite d’âge est cette fois-ci inclue et une note additionnelle fait alors son apparition« Candidates will be required to make a presentation of 10 minutes of their understanging of the job and their proposed contribution to the University », dit le nouveau point, 5.  Bizarrement, une heure plus tard, le même jour, une nouvelle modification est apportée à la publication et la date changera passant du 24 août au 21 août. Cette manœuvre fait sourciller plus d’un dont le président de l’UTM Employees Union, Vikash Seewsagur et son équipe.  Dans une correspondance à Raj Makoond, l’union fait pression, « all the above changed in the details posted tantamount to an intentional tampering with an ongoing recruitment process for 3 senior positions at the UTM. The Union verily believes that this renders the whole recruitment process exercices, null and void », disent-ils.

Le recrutement de la discorde

Sadhna Juwaheer sera-t-elle recrutée en tant que Registrar de l’UTM ? Le simple fait de mentionner son nom suscite indignation et colère au bâtiment se trouvant à La Tour Koenig.  Jamais deux sans trois. Dans un passé non lointain, l’UTM a connu deux Registrars successifs qui n’ont pas fait honneur à leur position. L’un n’avait pas remboursé son prêt bancaire pour l’achat d’une voiture et l’autre a été inculpé pour fraude.

Cette fois-ci le nom de Sadhna Juwaheer n’est pas inconnu des employés de l’UTM. Cette dernière a déjà exercé pour le compte de cette université à la Tour Koenig  et elle est aujourd’hui, Acting Public Relations Officer à la MITD.  Les contestataires expliquent que le nom de Sadhna Juwaheer a été associé à une affaire de fuite des papiers d’examens entre 2013 et 2014.  « Selon nos informations, il y a d’anciens élèves qui peuvent témoigner sur cet incident. Vous devez vous référer au Scheme of Service of Registrar para (B) (VI) qui stipule que, le candidat choisi doit avoir  ‘a high level of ethics and integrity’, ce qui est questionnable dans le cas de Sadhna Juwaheer », dit l’Union des employés de l’UTM.  Plus loin, il est question de la section B (I) de cette même loi, qui parle du Scheme of Service of Registrar qui stipule, «  le candidat doit avoir au moins cinq ans d’expérience dans des positions administratives dans le secteur de l’éducation tertiaire. Mais elle n’a jamais travaillé dans une position administrative à l’UTM et le professorat en part-time n’est pas applicable», cependant selon l’UTMEU, Sadhna Juwaheer n’a pas les compétences requises pour ce poste.

Cependant, une autre polémique enfle cette affaire, jugée sensible par la direction de cette université. En effet, selon nos informations, une demande de «leave without pay » aurait été faite par la principale concernée auprès du MITD, mais cette requête apprend-on aurait été refusée. Par ailleurs, selon nos sources, elle aurait demandé au board de l’UTM de faire la requête auprès du MITD. Mise au courant de cette affaire, l’UTMEU s’oppose à ce que l’UTM s’ingère dans les affaires internes du MITD.

Part Time Lecturers et étudiants en colère

Les chargés de cours à temps partiel et les étudiants à l’Université de Technologie sont en rogne avec la direction avec l’imposition de nouvelles conditions.

Ces lecturers qui sont en majorité sur le campus, comparé à ceux à plein temps, dénoncent un manque de considération et de communication flagrant.

C’est surtout les nouvelles conditions imposées dans leurs contrats, signés par l’acting registrar Mme Geerjanan, qui sont la pomme de discorde.

Ces lecturers doivent obligatoirement être présents le jour des examens et collecter les scripts le même jour. Ils doivent aussi corriger avec un stylo de couleur rouge  au risque de voir leur paiement être déduit de 2%. Si les scripts ne sont pas retournés en une semaine leur salaire sera réduit de 5% « per working day ».

« Heureusement que le ridicule ne tue pas. Tout d’abord, on doit vous dire que l’administration agit de façon unilatérale. Avez-vous déjà entendu d’un emploi où on vous donne votre contrat à la fin de votre job. C’est le monde à l’envers. Ce n’est qu’à la fin du semestre qu’on nous demande de signer le contrat avec des conditions ridicules. Je crois que la direction est coupée de la réalité », tempête un chargé de cours qui travaille dans la fonction publique.

Autre point qui fait sursauter concerne la présence obligatoire sur le Board of Examiners ou ils risquent une déduction de 10%.

Contacté par Sunday Times, une chargée de cours est hors d’elle. «Déjà l’UTM ne m’a pas encore payé pour le semestre dernier qui a pris fin en juin. Au lieu de présenter des excuses on vient de nous mettre des conditions bidon. Comment peut-on être présent lors du board des examens alors qu’on ne nous contacte pas au préalable pour des dates et heures en commun. Qui plus est on ne nous paie pas en plus pour les examens et la correction mais on impose des réductions dans notre stipend de misère comparé aux autres Universités ».