Une unité antidrogue consolidée et aux pouvoirs étendus

Une commission permanente qui chapeautera les enquêtes

Dans leurs recommandations, Paul Lam Shang Leen et ses deux assesseurs suggèrent que la commission ait à sa tête un ancien juge de la Cour suprême, ou un ancien magistrat comptant un minimum de cinq ans d’expérience. Le président de la NDIC sera épaulé par deux assistants. Ces deux assistants doivent être un magistrat, avec au moins cinq ans d’expérience, et un policier ayant atteint le rang de chef inspecteur, et qui compte au moins cinq ans à ce rang. Cette instance chapeautera les enquêtes.

Le personnel de terrain

La NDIC sera composée des officiers de police et des douaniers. Ainsi, elle comprendra des officiers de police qui ont déjà travaillé dans la brigade antidrogue et dans la force policière en général. La NDIC pourrait aussi recruter directement des personnes qu’elle considère pourront aider à combattre le trafic de stupéfiants. Un ‘board’ spécial sera constitué pour le recrutement de son personnel.

Les membres du personnel doivent faire une déclaration de leurs avoirs avant d’intégrer la NDIC. Cela concerne également leur conjoint ou conjointe, leurs enfants, de même que leurs petits-enfants. Cela pour une transparence absolue.

Des pouvoirs étendus

La commission d’enquête a déjà défini les pouvoirs qui seront accordés à cette nouvelle entité. Elle pourra accéder à des comptes bancaires, sans faire de demande auprès d’un juge de la Cour suprême pour un ‘Court Order’.

Écoute téléphonique

Dans les enquêtes sur des affaires de drogue, les relevés téléphoniques sont cruciaux. Tout comme les relevés bancaires, la NDIC pourrait directement contacter les opérateurs de la téléphonie pour des détails. Actuellement, avec la nécessité d’obtenir un ordre de la cour, cela fait perdre énormément de temps aux enquêteurs.

Les écoutes téléphoniques ne sont pas légalement autorisées à Maurice. Or, dans d’autres pays, la brigade des stupéfiants utilise couramment cet outil, considéré comme étant très important dans la lutte antidrogue. La commission d’enquête a recommandé que la nouvelle instance ait le pouvoir de placer des individus suspectés d’être impliqués dans des affaires de drogue sur écoute. Cela, sans passer par une cour de justice.

Aux Casernes centrales, une certaine inquiétude commence à poindre au sein des membres de l’ADSU. Certains craignent leur transfert, tandis que d’autres se voient déjà en train de postuler pour faire partie de la NDIC. On affirme cependant que la formation d’une telle unité ne sera pas chose facile et que ce ne sera pas pour demain.

Ce rapport est entre les mains du Premier ministre depuis mercredi matin. La balle est maintenant dans le camp de ce dernier pour faire appliquer les recommandations.