Une rémission de plus de cinq ans accordée à Peroomal Veeren…

Grâce présidentielle

  • … alors qu’il n’en avait pas droit

Peroomal Veeren a le vent en poupe. La présidente de la République, Ameenah Gurrib-Fakim lui a accordé, sur les recommandations de la Commission de pourvoi en grâce, une rémission d’un peu plus de cinq ans. C’est ce qui ressort d’une correspondance signée par Vishnu Hanumunthadu et datée du 25 août 2017. La peine du caïd avait été commuée à 30 ans de servitude pénale le 18 novembre 2016. Il aurait par la même occasion bénéficié d’une seconde rémission de 14 mois. « I am to inform you that on 18 November 2016, the Commission on the Prerogative of Mercy has substituted the sentence of 34 years penal servitude to one of 30 years from which shall be deducted a further 14 months », souligne d’ailleurs le Deputy Commissioner of Prisons dans cette lettre addressée à l’avoué Pazhany Rangasamy.

Cette décision de la Commission de pourvoi en grâce suscite pas mal d’interrogations. Il nous revient ainsi que Peroomal Veeren n’avait pas droit à une telle rémission puisqu’il faisait déjà face à un autre procès en cour pour possession de Subutex en prison, une affaire qui remonte jusqu’au 11 décembre 2009. « Un condamné peut bénéficier de la grâce présidentielle seulement si son dossier est clean durant son emprisonnement. Or, Peroomal Veeren était déjà accusé pour une offense commise en prison quand la Commission de pourvoi en grâce lui a accordé cette faveur. Il n’était donc pas éligible pour une quelconque rémission », nous explique une source proche du dossier. D’ailleurs, le trafiquant de drogue a été condamné en mai de cette année pour ce même délit.

Interrogations

Peroomal Veeren avait même utilisé cette rémission pour se défendre dans un affidavit qu’il avait juré le 6 janvier 2017. « I deny paragraph 13 of the said affidavit and I aver that am I considered a ring leader who can at any point in time jeopardize the security of the institution, the Commission of Prerogative of Mercy would not have ordered the Respondent to deduct from my sentence of 34 years to 30 years a period of 6 years and 8 months which I spent on remand prior to trial together with a period of 14 months », avait-il souligné.

À la lumière de cette information, des questions se posent. Sur quels critères la Commission de pourvoi en grâce s’est-elle basée pour lui accorder cette rémission ? Pourquoi a-t-elle choisi d’ignorer le fait que le caïd faisait face à un procès et qu’il ne pouvait donc pas obtenir une telle grâce ? La Commission de pourvoi en grâce a-t-elle fauté ou a-t-elle agi sous les ordres de quelqu’un ? Nous avons tenté d’avoir la version de la Commission de pourvoi en grâce hier mais en vain.