Une école pas comme les autres

« Offrir des formations polytechniques aux élèves qui sont autrement doués ».

Telle est la devise de cette institution polytechnique, sise à la rue Bénarès, à Port-Louis. Rehmatbai Training School opère sous la direction de Shafeeq Nojib avec comme administrateur, Ismaël Randerra. Elle a été fondée en 1973 par le groupe Currimjee Jeewanjee & Co. Elle a pour but a priori de donner la chance à des jeunes qui abandonnent prématurément les études. Ainsi, l’idée première est de leur apprendre un métier.

Noorbhay Jeewanjee, l’épouse du défunt Bai Rehmatbai, est la fondatrice de cette institution dont le financement provient du Charitable Trust de ‘’Late Rehmatbai Waqf’’. Elle voulait faire don d’une partie des fonds pour le besoin de l’enseignement.

Ainsi, les cours offerts sont gratuits. Les élèves n’ont rien à payer sauf les examens accrédités par le City and Guilds International (CGIL) de Londres, institution qui est reconnue mondialement. Après 43 années d’existence, la Rehmatbai Training School accueille toujours des élèves à bras ouverts. Ceux ayant terminé la Form 3, et pouvant lire et écrire l’anglais, y viennent pour des formations qui leur conviennent. Des cours en plomberie, menuiserie, installation électrique, peinture, maçonnerie, des systèmes de réfrigération et de climatisation, y sont offerts. Les cours comprennent deux aspects : théorique et pratique. C’est dans un petit emplacement, loué à la rue Bénarès, au rez-de-chaussée de la Muslim Benevolent Welfare Society qu’opère cette institution.

Chaque classe peut accueillir un miminum de dix élèves.  Une fois qu’ils auront appris leurs cours de « safety », de « calculations » et de « technical drawing », ils seront admis dans leurs classes respectives. Rujub Mohammad Ally est enseignant depuis plusieurs années. Il était autrefois élève de cet établissement. Aujourd’hui, il lui doit son succès. « C’est grâce à Rehmatbai Training School, que j’ai pu avoir un si beau parcours ». De leur côté, Stéphano et Tinkory sont, eux aussi, des ex-élèves qui partagent, avec plaisir, les connaissances  qu’ils ont acquises.

 

Création d’un réseau de professionnels

«Nous avons formé des professionnels comme Norbert Calice, qui travaille aujourd’hui comme dessinateur dans un cabinet d’architectes », lancent-ils, avec un brin de fierté. Pour le rappel, Norbert Calice s’est vu attribuer les médailles bronze et argent par le City and Guilds of London Institute en 1988 et 1989 pour sa bonne performance en matière de construction. Deux autres anciens élèves de l’école, à savoir Louis Stelio Albert et Nasruddin Hossen  ont, eux, reçu leurs awards en « Core Construction Skills Principles » en 2009. Soulignons que le certificat obtenu par le CGIL est reconnu mondialement, permettant ainsi aux  élèves de trouver de l’emploi dans d’autres pays. Vu la demande grandissante des travaux manuels, les jeunes ont plus de chances d’être embauchés avec un certificat de plomberie ou de maçonnerie en main.