Une alliance MMM-MSM à l’horizon ?

Marmite politique en ébullition

Alors que tous les regards sont braqués sur la circonscription no 18 pour l’élection partielle, les observateurs politiques sont d’avis qu’il y a quelque chose qui se trame entre le MMM et le MSM, même si officiellement les deux partis ont ouvertement démenti tout rapprochement. Mais la réaction de Paul Bérenger, mardi dernier, suite à l’expulsion du leader de l’Opposition Xavier Luc Duval de l’Assemblée nationale, donne lieu à des spéculations.

 Se dirige-t-on vers une élection générale anticipée ? Dans les milieux politiques, on affirme que les élections générales se tiendront l’année prochaine, avec des nouvelles alliances. Sunday Times vous avait révélé il y a quelques semaines qu’un mini remaniement ministériel se préparait déjà à l’Hôtel du gouvernement. Cette affaire a même été discutée au bureau politique du Mouvement socialiste militant (MSM) au Sun Trust building à plusieurs reprises.

Ils seront pas moins de quatre ou cinq ministres qui seront remplacés et feront prochainement la place aux jeunes à l’actuel Conseil des ministres. Du côté du parti soleil, on affirme que cela permettrait à la population d’avoir un nouvel espoir avec le gouvernement après que ce dernier a été éclaboussé par plusieurs scandales. Parmi les noms qui sont les plus cités qui seront appelés à faire la place aux jeunes, on relève Vishnu Lutchmeenaraidoo, Showkutally Soodhun, Prem Koonjoo et Sudhir Seesunkur.

En même temps, cela serait un moyen de faire plaisir au Mouvement militant mauricien (MMM) et de démontrer clairement que ceux qui n’ont pas fait preuve d’une bonne performance ne seront pas tolérés par le Premier ministre, Pravind Jugnauth.

Au sein des deux partis, il y a deux courants qui s’opposent, c’est-à-dire, les pour et les contre de cette alliance en gestation. Mais est-ce vraiment possible d’accéder au pouvoir sans une alliance, se demandent les mauves ? L’élection partielle dans la circonscription no 18, Belle-Rose / Quatre-Bornes, devrait aider les partis politiques à voir plus clair.

Apres l’expulsion de Xavier Luc Duval mardi dernier à l’Assemblé nationale, le leader du MMM ne lui a accordé aucun soutien. Paul Bérenger affirme que le leader des bleus aurait exagéré. Mais la réaction du Parti travailliste ne s’est pas fait attendre. Le chef de file du Ptr au parlement, Shakeel Mohamed, a critiqué la manière de faire de la Speaker de l’Assemblée nationale ce jour-là.

Un mot d’ordre du MSM ?

 Jusqu’ici, le MSM n’a toujours pas fait savoir s’il alignera un candidat pour cette partielle. Interrogé à maintes reprises par la presse, le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, ainsi que les autres dirigeants du parti soleil, a laissé planer le flou. Pour les observateurs politiques, il est clair que le gouvernement n’alignera pas de candidat, car moins d’une semaine du Nomination Day, qui est prévu pour le samedi 4 novembre prochain, aucune annonce n’a été faite à ce sujet.

Mais dans les milieux proches du parti, on affirme qu’un mot d’ordre discret sera donné à deux semaines de l’élection partielle pour soutenir tel ou tel parti. Impossible pour que le gouvernement donne un mot d’ordre pour soutenir Roshi Badhain, qui a démissionné du MSM pour créer le Reform Party, ou leur ancien allié, le Parti mauricien social-démocrate (PMSD).

Roshi Badhain et Dhanesh Maraye éliminés, le choix se portera sur deux des autres candidats de cette partielle. Il s’agira de trancher entre le Dr Arvin Boolell, du Parti travailliste, et Nita Jaddoo, du MMM. « L’avenir politique et les futurs évènements politiques seront déterminés par cette partielle », affirment les observateurs politiques.

Mais le MSM donnera-t-il vraiment un mot d’ordre pour soutenir un candidat ? Oui, selon les observateurs. Ils citent comme exemple l’élection partielle de la circonscription no 8, où le Parti travailliste avait discrètement soutenu Pravind Jugnauth. Le Premier ministre d’alors avait affirmé que le siège dans cette circonscription était celle de l’opposition et qu’il allait simplement leur laisser se battre entre eux. Mais une semaine avant les élections, tout avait chamboulé. Des ministres, des députés et d’autres membres du Parti travaillistes étaient présents, pour donner le mot d’ordre de soutenir Pravind Jugnauth. Le leader du MSM avait battu son oncle Ashock Jugnauth par plus de 3000 voix.

L’histoire se répètera-t-elle à Belle-Rose / Quatre-Bornes ? Seul le temps nous le dira.