Un rapport de la Banque mondiale pointe du doigt l’inégalité dans le monde du travail à Maurice  

Intitulé «Mauritius : Addressing Inequality through more equitable labour market »,  ce rapport fait ressortir que la mutation économique du pays quittant graduellement les secteurs traditionnels comme le textile ou l’agriculture pour le secteur des services a provoqué une inadéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail à Maurice. Cette inadéquation résulte alors en une inégalité salariale.  La progression rapide de l’inégalité salariale à Maurice est attribuée  grandement à un manque de compétence  résultant des changements structurels qu’a connus le pays durant ces quinze dernières années.

Ainsi, la Banque mondiale (BM) relève que la structure salariale dans le secteur privé n’a pas changé depuis ces 15 dernières années. Quels sont les autres points forts de ce rapport ? Entre 2001 et 2015,  la croissance  des 10 % des familles se trouvant en haut de l’échelle salariale était de 62 %, alors que la progression  n’a été que de 22 %  pour les 10 % se trouvant au bas de l’échelle. Le rapport note également que les salaires des 10 % de la catégorie professionnelle se trouvant en haut de l’échelle salariale ont augmenté de 71 %  contre 31 % pour ceux se trouvant au bas de l’échelle.

Bien que la part de la main-d’œuvre féminine ait augmenté, les femmes ont toujours du mal à pénétrer le marché du travail. En 2015, dans le secteur privé,  elles touchaient 30 % de moins que les hommes par heure de travail. Cependant, les femmes fonctionnaires  touchent  en moyenne plus que les hommes, car considérées comme plus productives. Le rapport parle aussi du système complexe des  Remuneration  Orders qui, estime-t-il, ont contribué modestement à réduire les inégalités des salaires, particulièrement pour ceux se trouvant au bas de l’échelle. Autre constat : les qualifications des travailleurs ne correspondent pas avec le niveau exigé pour le travail qu’ils font. Le pourcentage des surqualifiés est passé de 8 % à 13 %. Il est plus ressenti parmi les jeunes de 16 à 24 ans.

Le rapport recommande une politique permettant aux femmes d’allier leurs responsabilités professionnelles avec leurs responsabilités familiales.  Parmi les autres recommandations, il faudrait une législation qui facilite le travail à temps partiel, aussi bien que la transition entre les congés de maternité et le travail. Il parle aussi des places subventionnées pouvant prendre soin des enfants et des vieilles personnes.