Un officier de la CWA arrêté pour avoir fermé une valve d’eau : « Nou zanfan in pieger dan sa zafer la !», selon ses proches 

Les proches de Muhammad Irfaan Koodoruth, 28 ans, crient à l’injustice car ce dernier a été injustement arrêté, selon eux, le mercredi 8 janvier dernier. Ce travailleur de la CWA de Quatre-Bornes, avec deux de ses collègues, a été arrêté et placé en détention policière. Malgré deux comparutions en cour, il n’a pas été libéré sous  caution. Le délit allégué qu’on reproche aux trois hommes : ils auraient fermé une valve d’eau sans autorisation, dans le but de nuire au gouvernement en privant des habitants d’eau potable. Toutefois, selon les proches d’Irfaan Koodoruth, il aurait eu des instructions de la part de ses supérieurs pour fermer cette valve.

Le beau-frère d’Irfaan Koodoruth nous relate les circonstances de son arrestation. À peine que ce dernier est rentré à la maison après son travail, il aurait reçu un appel l’informant qu’on a besoin de ses services. Bon enfant, il a répondu positivement et s’est mis en route et aurait fermé la valve à 2 tours et ¾, comme un supérieur lui avait demandé de le faire.

Une première zone d’ombre : où la valve a-t-elle été fermée ? Selon un confrère qui aurait rapporté le cas, la valve a été fermée à Côte d’Or. Ce que remettent en question les proches d’Irfaan Koodoruth après que les officiers du poste de police de Moka, qui ont pris l’affaire en main, leur auraient révélé que c’était en effet à un autre endroit. Toutefois, ce dernier étant en détention, ses proches n’ont pu parler avec lui pour avoir plus de renseignements.

C’est toute une famille qui réclame de justice : « Notre enfant a été piégé. On a voulu faire croire que l’eau a été fermée expressément par Irfaan. De ce fait, cela aurait provoqué un gros chamboulement parmi les habitants, qui auraient ainsi accusé le gouvernement de ne pas pouvoir tenir sa promesse de fournir l’eau potable 24/7. »

De plus, les proches réfutent catégoriquement les allégations qu’Irfaan était un partisan du Parti Travailliste (PTr) et a fermé cette valve pour soulever un tollé contre le gouvernement. « Jamais Irfaan in al enn meeting ni li konne kit politicien. Zot in piege li dan sa zafair la. Zot pe rod faire croire ki lin ferme delo pou ki dimoune dir gouvernement pa pe donn delo alors ki se pa le cas », nous explique son beau-frère.

« Pena visite pou li. Nou fami pa gagne droit al guet li. Li pan fer rien de mal. Be kifer zis avec li ? », se demandent les proches d’Irfaan Koodoruth. Et d’ajouter que « So latet fatiguer, li pa pe manger. » Son beau-frère le décrit comme un homme sans histoire : « Jamais lin gagne problem ek lapolis. Li pena oken vice, li kon zis al travail ek retourne so lakaz. Limem pilier so fami. »

Les proches d’Irfaan Koodoruth réclament eux qu’il soit blanchi dans cette affaire car il ne faisait que son travail. Ils fustigent aussi le fait qu’on ne les ait pas informés en l’embarquant peu après 9 h du matin. « Nous n’avons été informés qu’après 17 heures. Tentent-ils de nous cacher quelque chose ? », se demande la famille Koodoruth.

Nous nous sommes tournés vers la CWA. Un officier chargé de la communication nous a simplement affirmé qu’ils sont au courant de ce cas à la CWA mais qu’ils n’empièteront pas sur l’enquête policière. Du côté de l’avocat d’Irfaan, Me Assad Peeroo, il nous explique qu’il a déjà présenté une motion en cour pour réclamer la liberté conditionnelle de son client.