Un mois après la saisie de 95 kilos de cocaïne : L’enquête piétine

 C’est le 10 juillet dernier que 95 kilos de cocaïne avaient été retrouvés dans une tractopelle dans l’enceinte de la compagnie Scomat. A ce jour, sept personnes ont été entendues par les enquêteurs de l’ADSU, mais aucun à titre de suspect. Les enquêteurs concèdent la difficulté d’aller jusqu’au bout de cette affaire. Le colis a-t-il raté de cible, ou bien la marchandis était telle destinée au marché local ? 

Un mois après cette saisie record de cocaïne sur le sol mauricien, les enquêteurs de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) ont du pain sur la planche pour faire avancer cette enquête qu’ils jugent complexe. Les personnes interrogées à ce jour, sont des employés de la compagnie Scomat, qui étaient de service, au moment de cette découverte, dans une tractopelle, dans la soirée du mercredi 10 juillet. Pour l’heure, ils ont tous affirmés qu’ils ont simplement fait cette découverte, lors de l’inspection de la machine, importée du Maroc.

Du coté des enquêteurs, plusieurs hypothèses sont avancées. En premier lieu, c’est l’hypothèse que le colis aurait raté sa destination et a accidentellement atterri à Maurice. La raison avancée pour cette thèse, c’est qu’il n’y a pas de gros marché pour la cocaïne à Maurice. Cette drogue est considérée comme étant la drogue des riches, utilisée seulement dans des Rave Party, dans des quartiers huppés.

Mais deux semaines plus tard, l’affaire prend une toute autre tournure, après la saisie de 500 grammes de cette drogue, dans un bungalow à Flic-en-Flac. C’est en travaillant des informations sur ce dossier que des limiers de l’ADSU ont perquisitionné un bungalow dans cette région.

Suite à des informations précises et bien travaillées, les limiers parviennent à mettre la main sur 500 grammes de cocaïne, dissimulés dans une armoire. L’ADSU était sur la piste de deux Mauriciens, qui se rendent souvent à Madagascar.

Ces derniers avaient loué un bungalow depuis plusieurs mois dans cette localité et leurs activités étaient considérées comme étant louches par le voisinage. Les enquêteurs ont effectué une descente sur place, avec des chiens renifleurs. Le doute des policiers est confirmé. 500 grammes de cocaïne étaient bel et bien cachés dans le bungalow. Mais pour l’heure, aucun suspect n’a été arrêté. Seuls deux vigiles ont été interpellés, et ont été par la suite autorisés à partir après une longue session d’interrogatoire, au bureau de la brigade anti-drogue de Rose-Hill. Ils ont expliqué aux enquêteurs qu’ils avaient pour tâche d’assurer la surveillance dans cet endroit, et ne savaient rien sur le contenu du bâtiment. C’est d’ailleurs en leur présence que le bungalow en question a été fouillé. Les Mauriciens qui avaient loué ce bungalow se trouvent actuellement à l’étranger. L’ADSU a donné des consignes strictes aux officiers du Passport and Immigration Office (PIO) de procéder à leur arrestation dès leur arrivée à Maurice.

 La tractopelle pas scannée, ni examinée 

Dans une réponse déposée à l’Assemblé nationale, il a plus d’une semaine, le ministre mentor, Sir Anerood Jugnauth a affirmé que la tractopelle n’avait pas été scannée, ni examinée par les services douaniers, a son arrivée au port. Selon lui, les douaniers n’avaient rien remarqué d’anormale et de ce fait, la tractopelle a pu quitter le port sans problème.

La tractopelle sur le même bateau que Mauricio 

Le jour de l’arrivée de la tractopelle, il y a avait une cérémonie au le port, en présence du Premier ministre, Pravind Jugnauth et d’autres représentants du gouvernement. C’est sur le même bateau, le Hoegh Antewerp, qu’a voyagé Mauricio, le premier tram du Metro Express qui est arrivé à Maurice.

Un mois après, l’enquête avance difficilement et aucun suspect n’a été arrêté par l’ADSU. Il se pourrait que des douaniers soient convoqués prochainement pour donner leurs explications sur cette faille.