Un loan de Rs 3 millions de Roshi Bhadain « erased » deux mois avant la fermeture de la banque

Ex-Bramer Bank

  • L’hypocrisie de l’ancien ministre de la Bonne gouvernance dénoncée par Pravind Jugnauth

Rs 3 millions. C’est le montant d’un emprunt que Roshi Bhadain et son épouse, Mohanee Devi, auraient contracté auprès de la Bramer Bank le 13 juin 2012. Cet emprunt a été « erased » le 2 février 2015, soit deux mois avant la révocation du permis d’opération de cette banque. C’est ce qui ressort d’un document adressé au ‘Conservator of Mortgages’ et déposé au Registrar. Cette dette a-t-elle été remboursée ou a-t-elle été ‘written off’ ? L’ancien ministre de la Bonne gouvernance, qui gérait le dossier de la BAI, savait-il d’ores et déjà que la licence de la Bramer Bank allait être révoquée, d’où son empressement à s’occuper de cette dette? Ou avait-il d’autres raisons pour justifier cette démarche? Ces questions méritent d’être posées. D’autant que Roshi Bhadain faisait partie des membres du gouvernement de la défunte Alliance Lepep qui ont retiré leur argent peu avant la fermeture forcée de cette banque appartenant au groupe BAI. Interrogé hier soir, il soutient ne pas savoir que la banque allait être fermée.  « Mo pas ti koné ki Bramer pou fermé. Mone zis alle paye mo loan en cash », nous a-t-il dit.

 

L’hypocrisie de Bhadain dénoncée

On a beau dénoncé la mauvaise gestion de l’affaire BAI par le gouvernement, mais on doit quand même reconnaître que le Premier ministre Pravind Jugnauth a bel et bien raison de dénoncer l’hypocrisie de Roshi Bhadain dans cette affaire. Ce ne sont pas les victimes de l’ancien conglomérat qui le contrediront, ces dernières ayant archi désavoué l’ancien ministre de la Bonne gouvernance et des services financiers. Ils ne comprennent pas l’outrecuidance du leader du Reform Party qui a proposé, cette semaine encore, ses services aux grévistes de la faim au jardin de la Compagnie. Une démarche qui est restée en travers de la gorge de plus d’un. « Abé ou pas ti faire partie sa gouvernement là ou ? » lui a d’ailleurs demandé, avec raison, une gréviste. Une remarque qu’il a tentée de balayer d’un revers de la main en prétextant avoir tout fait pour protéger les intérêts des clients et des investisseurs du groupe BAI. Pravind Jugnauth a enfoncé davantage le clou en soutenant, hier, qu’il n’y avait aucun acheteur potentiel qui s’intéressait à la reprise de la National Insurance Company (NIC),  contrairement à ce qu’avait laissé entendre Roshi Bhadain.

Ce dernier peut trouver mille excuses pour se dédouaner, les faits se dressent cependant contre lui. N’avait-il pas été l’un des premiers membres du gouvernement à avoir évoqué l’existence d’un ‘ponzi scheme’ au sein du groupe BAI ? N’avait-il pas incité des victimes de la BAI d’aller réclamer des comptes aux filles de Dawood Rawat ?  Et si Navin Ramgoolam avait raison quand il disait que c’est sur les conseils de Bhadain que SAJ et Pravind Jugnauth ont retiré leur argent de la BAI ? Le gouvernement visait-il Bhadain en instituant une commission d’enquête sur la vente de Britam ?  Quoi qu’il en soit, une chose est sûre. Roshi Bhadain n’est pas aussi innocent qu’il le prétend.

Roshi Bhadain: «J’ai payé cash mon prêt bancaire. Je ne pouvais savoir et je ne savais pas que la Bramer Bank allait être fermée.  J’ai payé mon prêt avec mes savings et l’argent restant, une valeur de Rs 700 000 je l’ai transféré à Yash Bhadain pour qu’il continue à s’occuper de mon cabinet d’avocat.  Je n’ai rien à cacher. Qui aurait payé son prêt s’il savait que la  banque allait fermer ? Je n’étais jamais au courant de cela. »

 

Grève maintenue pour les victimes du SCBG

 Les ex-clients du plan Super Cash Back Gold et ceux de la Bramer Assets Management Ltd entament aujourd’hui leur 6e jour de grève de la faim. Des 11 grévistes qui avaient débuté la grève, il ne resterait plus que 7 ou 8 personnes au jardin de la Compagnie, y compris le travailleur social Salim Muthy.

Depuis lundi dernier, ces grévistes attendent une compensation adéquate du gouvernement après la mise en liquidation de la BAI. Depuis ce matin ils espéraient que le Premier ministre ou le ministre de la Bonne gouvernance leur rendent visite. Cependant, ils sont restés sur leur faim, sans jeu de mots, puisque Pravind Jugnauth a déclaré que le gouvernement n’opère pas en fonction des grèves de la faim, et que la grève n’est pas une solution.

Dans une déclaration à la presse ce matin, le PMa accepté que RoshiBhadain, quand ce dernier était au gouvernement, avait donné une garantie ferme de rembourser les clients. Toutefois, des « faits troublants » ont surgi sur la liquidation des biens immobiliers de la BAI pour rembourser les clients. En outre, il ne resterait presque plus rien des biens immobiliers de la BAI qu’on pourrait mettre en vente au public. D’un autre côté, il y aurait des « milliards » de roupies à rembourser.« Bhadain a embêté les gens et il bluffe », a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, les grévistes maintiennent leur mouvement de grève jusqu’à ce qu’une décision satisfaisante soit prise.