Un homme de 92 ans ligoté à son lit d’hôpital

Ses proches crient à la maltraitance

Grandement affecté par le décès de son épouse survenu il y a deux semaines, Aneerudth Sookarry, 92 ans, un habitant de Mare-La-Chaux, a été admis à son tour à l’hôpital de Flacq le 17 mai dernier. Le nonagénaire, qui souffre de plusieurs complications de santé dont le diabète, a été admis dans le Ward 7 dans un état de somnolence.

Lors d’une visite dimanche dernier  (le 19 mai), sa fille devait découvrir que son père a été ligoté avec des bandages à son lit. Le reste de la famille sera vite mis au courant. Le fils du patient, Dave Sookarry, qui est lui-même infirmier en Angleterre, et qui se trouve actuellement à Maurice pour assister aux derniers rites funéraires de sa défunte mère, se dit outré. « My father told me he  couldn’t lift his legs, as they tied him up the whole night. And that he was feeling a lot of pain in both legs », nous a-t-il confié.

Il va alors chercher des explications auprès du ‘charge nurse’. Ce dernier lui a affirmé qu’il n’a retrouvé aucune note dans le dossier du patient qu’il a été ligoté, et lui a demandé de déposer une plainte auprès du surintendant de l’hôpital.

Dave Sookarry explique que les divers services  de l’hôpital se renvoient la balle en lui faisant tourner en rond. Furieux par ces procédés, il a pris la décision de faire transférer son père dans une clinique privée, car son état de santé ne faisait que se détériorer.

Admis en clinique, le nonagénaire a passé deux jours à l’ICU, souffrant d’une infection respiratoire et de déshydratation.  Le patient a finalement pu regagner son domicile après deux jours.

Dave Sookarry ne compte pas rester les bras croisés. Il compte loger une plainte au ministère de la Santé et compte aussi saisir la National Human Rights Commission pour avoir plus d’éclaircissements sur cette affaire. « Until now everyone I questioned at the hospital were not able to give me any valid reason as to why they tied up my father. We never gave permission to anybody to tie up our father. We brought him at the hospital to get him treated and not to be ill-treated. It is a breach of human rights. They have infringed his rights », dit-il.

Sollicité pour une réaction, le service de presse du ministère de la Santé explique que « C’est une pratique courante à l’hôpital. C’est une mesure de dissuasion pour calmer les patients agressifs, violents, ou qui sont sous influence des substances, ou qui refusent de se faire administrer des traitements. Lorsque les patients se retrouvent à l’hôpital, ils sont sous la responsabilité du personnel soignant, qui ne font que leur travail et qui s’assurent que les patients sont en securité », a-t-il declaré. Ce préposé lance également un « appel » à la population de coopérer avec le personnel soignant afin qu’il ne se voit pas dans l’obligation de prendre des mesures dissuasives.