Un des policiers impliqués a disparu de la circulation

Brutalité policière allégué au poste de police de Terre-Rouge

Trois policiers avaient été mis en cause devant l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) après un cas de brutalité policière allégué. Or, le poste de police de Terre-Rouge est apparemment incapable d’expliquer à l’IPCC les ‘whereabouts’ de l’un d’entre eux de façon satisfaisante tandis que les deux autres opteraient pour des ‘sick leaves’ à chaque fois que l’IPCC essayait d’organiser une parade d’identification. Cette instance a notifié le Commissaire de police de cette situation. La victime et ses proches, eux, ne digèrent pas le fait que presque six mois se sont déjà écoulés depuis l’acte de brutalité allégué.

Pour rappel, Sunday Times avait fait état en décembre 2018 du calvaire subi par Akash Bhugwat, un jeune de 22 ans, au poste de police de Terre-Rouge. Cet homme se tenait debout à côté de sa motocyclette sur le parking du supermarché Winner’s de Terre-Rouge ce jeudi 29 novembre, lorsqu’une voiture devait heurter son deux-roues. Lui et le conducteur se seraient donné rendez-vous au poste de police de Terre-Rouge à 20 h. Là-bas, Akash Bhugwat va refuser tout arrangement à l’amiable lorsqu’il apprend que le conducteur était un mineur qui n’avait pas de permis de conduire. Vers les 22 h, Akash allègue avoir été conduit au ‘mess’ du poste où trois policiers ivres l’auraient battu à coups de poing et de pied. L’un deux lui aurait volé une somme de Rs 5 000 qui se trouvait sur lui et un autre lui aurait arraché et volé sa chaîne d’une valeur de Rs 1 500.

Akash Bhugwat était parvenu à appeler sa sœur Pooja sur son portable. Cette dernière va vite arriver dans sa fourgonnette et aurait vu son frère se faire rouer de coups par les policiers. Profitant de cette diversion, Akash Bhugwat va reussir à s’enfuir par une fenêtre. Sa sœur va pouvoir le rattraper à bord de sa fourgonnette et affirme qu’il était couvert de sang. À l’hôpital, il subira plusieurs interventions chirurgicales, dont au pied et au nez.

Une complainte fut logée à l’Independant Police Complaints Commission (IPCC) juste après. Si l’IPCC a pu prendre la version de deux des trois policiers impliqués, qui ont déjà retenu les services d’hommes de loi, par contre le troisième policier n’a jamais répondu à aucune convocation de l’IPCC. Le poste de police de Terre-Rouge n’aurait fourni aucune réponse satisfaisante quand à ses ‘whereabouts’ à l’IPCC. En outre,  les deux autres opteraient pour des ‘sick leaves’ lorsqu’il s’agit de parade d’identification.

Toutes les parties concernées avaient ainsi été convoquées par l’IPCC pour une parade d’identification le 29 janvier 2019. Or, outre le policier qui a disparu de la circulation, les deux policiers impliqués vont briller par leur absence et prendront un congé-maladie ce jour-là. L’exercice sera alors renvoyé au 24 mai 2019. Une fois de plus, les deux policiers seront absents, pour cause de mauvaise santé. Selon les recoupements des proches d’Akash Bhugwat, l’un des policiers qui avait pris un ‘sick leave’ a été vu en train de travailler normalement ce 24 mai au poste de police de Terre-Rouge.

La sœur d’Akash Bhugat, rejointe dans ses propos par la mère de ce dernier et son beau-frère, nous affirme : « Cela fait bientôt six  mois depuis l’agression d’Akash. Pendant tout ce temps, l’IPCC n’a pu convoquer les policiers mis en cause pour une parade d’identification. Nous espérons que l’IPCC fera preuve de célérité dans ce cas pour que justice soit rendue.»

Hors-texte

Phalraj Servansingh : « Le CP notifié de la situation »

Solicité pour une réaction, l’un des assesseurs de l’Independent Police Complaints Commission, Phalraj Servansingh nous a confirmé qu’une enquête est bien en cours en ce qu’il s’agit du cas d’Akash Bhugwat et que toutes les parties ont été convoquées pour une parade d’identification dans les jours qui viennent.

Dans le cas du policier qui a disparu de la circulation, il nous confirme que le Commissaire de police a déjà été notifié de cette situation. Il explique aussi que les deux autres policiers ont déjà été entendus par la Commission. Si ces derniers prennent encore un ‘sick leave’ lors de la prochaine séance, la Commission avisera de la marche à suivre. « Mais je peux vous assurer que la parade d’identification aura bien lieu, d’une façon ou une d’autre », nous rassure  Phalraj Servansingh.

Il nous confirme aussi qu’une personne qui ne répond pas à une convocation de  l’IPCC commet un délit et est passible d’une peine d’emprisonnement. Il nous explique aussi que les procédures doivent être suivies à la lettre et qu’il est impensable d’envoyer un dossier bâclé au DPP.

Il ajoute que depuis la création de l’IPCC en avril 2018, environ 800 plaintes contre des policiers ont été déposées, dont 300 ont été résolues.

Ravin HURLOLL