Terrain de foot de Camp Chapelon: Repaire de drogués et jeunes en quête des plaisirs

Les habitants de Camp Chapelon, en particulier les adeptes de foot de la localité, ont beaucoup de crainte pour aller jouer au foot dans la localité. La raison : l’endroit est devenu un repaire de drogués qui se shootent dans les vestiaires, dont la construction a été stoppée à moitié.

Cela fait plusieurs mois que la situation empire à Camp Chapelon. Des parents que nous avons rencontrés au cours de la semaine, affirment qu’ils n’autorisent plus leurs enfants à jouer au foot sur le terrain de la région. La raison, c’est que de nombreuses seringues traînent sur le terrain. Ce qui a provoqué le démantèlement de plusieurs équipes de la région qui n’ont d’autre choix. « Avant ti éna beaucoup l’équipes ki ti vine jouer ici, asterla, arrive ène l’heure, sa quantité drogués ki vine ici là, dimounes peur pou avoy zotte zenfants, et nous pas donne zotte tort, pas reste beaucoup l’équipe ki resté ici aster », nous a confié Asleem, responsable d’une ONG de la région et aussi très actif dans le domaine sportif.

 

Le Lord-maire contacté

C’est le manque de lumière sur le terrain qui mène à l’accoutumance des drogues, voire à un nombre élevé des drogués qui n’hésitent pas à venir même pendant la journée. Sur 16 fog lights, seules trois sont opérationnelles à la tombée de la nuit. Le manque de lumière encourage les drogués qui utilisent les vestiaires.

Lors de notre visite, nous avons retrouvé pas moins d’une cinquantaine de seringues sur place. « Tigit sa, abitié éna beaucoup plis ki sa, dans ine nettoyé ki reste zis sa même, sinon d’habitude, éna plis beaucoup ki sa », nous confie Anwar, un habitué du terrain de foot. Des responsables des équipes de foot nous ont confié qu’ils ont à plusieurs reprises contacté la Municipalité de Port-Louis ainsi que le Lord-maire en personne, mais jusqu’ici, rien n’a été fait pour remédier à la situation. « Nous finne approche le maire en personne, line dire nous pou faire nécessaire, mais zéro, ancien l’équipe et nouveau l’équipe tout pareil », nous confient les habitants.

La construction des vestiaires, commencée il y a environ trois ans, n’est pas terminée alors qu’ils se trouvent dans un état d’abandon. Les toxicomanes y trouvent facilement refuge, car il n’existe pas de porte ni de fenêtre. Alors qu’ils n’utilisaient l’endroit que le soir, ils n’hésitent pas à s’y rendre même dans la journée, car les gens ont peur de fréquenter l’endroit. « Avant zotte ti pé vine zis dans asoir, mais aster là, même dans la journée zotte vini, sans aucaine hésitation, zotte conner ki public meme peur pou vine ici, alors zotte gagne place là libre pou zotte », confient certains habitants.

 

Appel aux autorités

L’endroit est aussi fréquenté par des prostituées fort tard dans la nuit, selon certains habitants. À plusieurs reprises, des voitures aux allures louches ont été aperçues non loin du terrain de foot et des silhouettes circulent non loin des vestiaires. Ahmad, habitant non loin de l’endroit affirme avoir déjà surveillé les mouvements des individus et s’est même rendu à l’intérieur des vestiaires après leur départ. « Zotte rentrer normal, le temps sorti, li claire ki zotte ine vine drogué ici, ène fois après zotte départ mo ti alle gueté, ou trouve seringue, cuiliere, la bougie, couteau, préservatif et même sous-vêtements ki zotte blier sur place », témoigne Ahmad. Depuis, il ne laisse plus son fils de 13 ans aller jouer au foot sur le terrain de Camp Chapelon. « Moi personellement mone trouve sa qualité kitchose là, kouma ou pensé ki mo capave laisse mo zenfant alle dans ène place koumsa, si arrivé zegui sa banne seringue là pique dans so lipied, ki pou arrivé », dit Ahmad

Tout ce que souhaitent les habitants, c’est que les autorités se saisissent de l’affaire et que le terrain de foot de Camp Chapelon retourne comme il était auparavant. Ils lancent un vibrant appel au commissaire de police, Mario Nobin, au directeur de l’Anti Drug and Smuglling Unit (ADSU), le DCP Bhoojoo, le Lord-maire de Port-Louis et le ministre des Collectivités locales pour qu’ils trouvent au plus vite une solution à ce problème qui devient une menace pour les jeunes. Avec un terrain de foot transformé en repaire pour drogués et prostituées, ce sont les jeunes de la localité qui sont pénalisés et ne peuvent plus pratiquer leur sport préféré.