Aucune sécurité d’emploi pour les jeunes diplômés

supply

Supply Teachers 

Le système de supply teachers est loin de faire l’unanimité chez ces derniers. Ils auraient l’impression qu’on se sert d’eux quand le besoin se fait sentir, et ensuite leurs attentes sont complètement ignorées. Ils voudraient un système plus flexible et qui leur offrirait des opportunités pour être promus comme enseignants à plein temps.

 

A la fin de 2016, comme à chaque annonce de la Public Service Commission (PSC), ils ont été très nombreux à postuler pour le poste de Supply Teacher (enseignant suppléant). Parmi, plusieurs jeunes gradués et diplômés fraîchement émoulus des universités.

Après avoir fait acte de candidature par voie postale, ils ont été appelés fin janvier et début février 2017 pour des entretiens. Après une attente de plusieurs semaines, et dans certains cas plusieurs mois, les candidats sélectionnés reçoivent un appel au milieu de l’année leur demandant s’ils veulent travailler dans des collèges. Ces supply teachers sont employés pour remplacer les enseignants à plein temps (Permanent Educators), parce que ces derniers ont pris un congé de longue durée (sick leave ou maternity leave, par exemple) et qu’il y a un manque dans le personnel pour remplacer l’enseignant parti.

Le président de l’association des recteurs, Soondress Sawmynaden, qui était lui-même enseignant, nous explique : « C’est un moyen pour assurer la bonne marche de l’établissement  en cas d’absence de l’enseignant permanent. Malheureusement, c’est un système contractuel. Mais l’avantage c’est que les suppléants acquièrent de l’expérience », nous dit-il.

Contrairement à Soondress Sawmynaden, plusieurs supply teachers pensent que cette expérience ne va leur servir à rien. Dans le contrat octroyé aux supply teachers, on fait mention que : « Your enlistment will be on a purely temporary basis », suivi de « It will not give you any claim to permanent appointment as Educator (Secondary) in the Government Service ». En effet, les suppléants que nous avons rencontrés voudraient qu’après plusieurs années comme suppléants, qu’ils aient au moins la chance de trouver des postes à plein temps.

 

Témoignages des enseignants suppléants : « Le système aurait pu être mieux organisé » 

Elodie (prénom fictif) travaille dans un hebdomadaire. Début février, elle reçoit un appel du ministère de l’Éducation l’informant qu’il y a un poste disponible pour quelques mois pour enseigner sa matière de prédilection. Le seul hic, c’est qu’elle a déjà un emploi à plein temps et elle doit choisir entre son job actuel et celui d’enseignant. Elle préfère opter pour la sécurité de son emploi et ne quitte pas son poste. « Le système est mauvais parce qu’il présente une incertitude et les gens mal avisés, croyant voulant faire carrière dans l’enseignement, peuvent faire le mauvais choix. »

À la fin du premier trimestre, après avoir travaillé six semaines dans un collège dans la capitale, Akil (prénom fictif) ne sait pas si son contrat sera renouvelé au second trimestre. « Ni le ministère ni personne ne m’a informé quand mon contrat se termine, » nous dit-il.

Nous avons envoyé un mail à l’attaché de presse du ministre de l’Éducation sur les conditions de travail et les contrats octroyés aux supply teachers par ce ministère. L’attaché de presse du ministre nous a simplement répondu : « We shall revert back to you as soon as we get the answer officially ».

 

Suite aux plaintes des supply teachers du MGI à l’ICAC sur le recrutement des ‘Permanent Educators’ au sein de cet établissement, nous avons essayé de prendre contact avec les responsables du MGI en fin de semaine. « Nous allons vous rappeler ultérieurement », a annoncé une secrétaire au téléphone. Mais nous sommes restés sur notre faim.