Suhayr Nanak: ” Kan divent soufflé, nou lakaz tremblé ”

Cela fait 27 ans que la famille Nanak habite à Cité Martial, Port-Louis.  Aujourd’hui, leur seul abri représente un danger pour la vie des membres de cette famille. Ils se trouvent dans l’obligation de chercher de l’aide auprès des Mauriciens après de multiples démarches infructueuses auprès des autorités.  

La vie n’a pas été un long fleuve tranquille pour Rafeena et sa famille. Elle habite avec son époux et leur fils de 14 ans, Suhayr, dans deux pièces en tôle depuis des années et cherchent à renforcer leur demeure. Depuis des années, cette femme de 57 ans habite dans cette bicoque en tôle à Cité Martial, qui représente aujourd’hui un danger constant, surtout en période de mauvais temps. Le constat est choquant, la structure qui leur sert de maison risque de s’écrouler à tout moment. Les poteaux en bois qui retiennent les feuilles de tôle ne tiendront pas pour longtemps encore, abimés avec le temps. «Lott fois la ène divent souffé, nou lakaze tremblé », explique Suhayr.

Leurs démarches auprès de la NEF sont infructueuses

Une incursion à l’interieur nous permet de constater que le sol est trempé. En temps de pluie, leur vie devient un cauchemar. Rafeena explique qu’elle doit mettre des cuvettes sur les lits pour empêcher les matelas d’être complètement trempés. Les feuilles de tôle sont trouées et laissent passer l’eau.  La quinquagénaire cherche désespérément de l’aide pour pouvoir construire une maison décente. « Nous ne demandons pas de l’argent.  Simplement que les gens nous donnent des feuilles de tôle et des poteaux en bois, nous pourrons nous débrouiller et habiter avec un minimum de sécurité », implore Rafeena. Elle a multiplié les démarches auprès de la National Empowerment Foundation (NEF), mais en vain.

Rafeena explique aussi que la famille n’a pas un endroit convenable pour pouvoir se baigner alors qu’elle doitse soulager en plein air. « Pendant 27 ans noune ress ici zamais nou pane gagne problem couma nou pé gagné », poursuit-elle.

Ajouté à cela, l’époux de Rafeena souffre de plusieurs problèmes de santé. Lui aussi a fait d’innombrables démarches pour obtenir une pension d’invalidité auprès du gouvernement, en vain. Des problèmes de santé, Rafeena en est victime également. La quinquagénaire souffre du diabète et est asthmatique.