[VIDÉO]Sudhir Sesungkur : « Le pire gouvernement que le pays a eu depuis l’indépendance »

Il était ministre de la Bonne gouvernance et des services financiers sous le précédent mandat du gouvernement. N’ayant pas eu d’investiture lors des dernières élections, il s’était jusqu’ici muré dans le silence. Il l’a toutefois brisé en nous accordant l’entretien qui suit. Il nous déballe tout, ou presque, ce qu’il a dans le ventre, révèle comment il avait été court-circuité par Renganaden Padayachy et Harvesh Seegolam, dénonce l’incompétence du gouvernement et exprime son inquiétude pour l’avenir de Maurice.

 

Zahirah RADHA

 

Q : Comment se porte Sudhir Sesungkur depuis les dernières élections générales?

Je me porte bien. La vie continue. La politique m’a permis de me mettre au service du pays et à contribuer à son avancement. À Maurice cependant, tout dépend du parti et du leader. Ce dernier a décidé, lors des dernières élections générales, que je ne méritais pas d’être candidat. Moi, je reste toujours à la disposition de mon pays et je pense pouvoir toujours contribuer à son avenir. Je laisse tout le reste entre les mains de Dieu.

 

Q : Avez-vous des regrets de ne pas faire partie du gouvernement ?

De ce gouvernement, non ! Je pense sincèrement que c’est Dieu Lui-même qui m’a épargné d’être dans un tel gouvernement. It’s a blessing in disguise. Je ne suis pas le seul d’avoir ce sentiment. Les feedbacks que je reçois sur le terrain me donnent l’impression que ce sentiment est généralisé. Tout ce qui se passe dans le pays est très grave. On se retrouve devant une situation explosive.

 

Q : Êtes-vous sincère ou est-ce le seul fait de n’avoir pas eu de ticket pour les législatives qui vous rend aussi amer ?

Je ne me laisse jamais guider par l’émotion. Je me base uniquement sur une analyse factuelle de ce qui se passe. La situation actuelle me fait penser à l’épopée de Mahabharat où il y avait un Royaume qui était dirigé par un roi aveugle, le Rajah Dhritarashtra. Celui-ci n’était ni au courant de ce qui se passait dans son royaume ni de ce que son peuple subissait. C’est ce qui a finalement provoqué le désastre de son royaume.

On est en face d’une situation similaire aujourd’hui. Il n’y a jamais eu autant de scandales et de maldonnes qui sont rapportés toutes les semaines. Il a fallu plus de cinquante ans pour bâtir Air Mauritius, mais aujourd’hui, elle s’écroule. La Banque de Maurice est arrivé à un niveau sans précédent, avec les devises qui s’effritent. La State Bank (SBM), un autre joyau de notre patrimoine, fait également face à de sérieuses difficultés. Tout cela est très symbolique et en dit long sur la situation actuelle.

Savez-vous combien d’efforts on a dû faire pour pouvoir construire notre centre financier ? Notre modèle économique, qui était basé sur un système de taxation simple, est désormais en train de s’effondrer. Même notre politique pour attirer des ‘high-net-worth individuals’ dans le pays disparaît désormais à cause de l’irresponsabilité du ministre des Finances et du gouvernement.

 

 

Q : En tant que ministre de la Bonne gouvernance et des services financiers quand Maurice encourait le risque d’être placé sur la liste grise de la FATF, vous aviez évoqué une série de mesures pour prévenir cette situation. Where did we go wrong ?

 

Maurice avait accumulé un sérieux retard quant aux mesures qu’il fallait prendre. En trois ans, j’ai abattu un travail colossal pour que Maurice puisse se conformer à 53 des 58 recommandations de la FATF. Les cinq autres recommandations n’étaient pas du ressort des services financiers, et concernaient plutôt la police, l’ICAC et la BoM, entre autres.

J’avais même réussi à améliorer notre relation avec ESAAMLG, qui est l’institution régionale de la GAFI, tout en leur inspirant une certaine confiance. Des lois et des amendements avaient été votés. Des institutions ont été mises sur pied. Ce qui avait rassuré la communauté internationale, incluant la FATF qui citait même Maurice comme exemple. Cependant, je ne sais pas ce qui s’est passé en quelques mois pour que tous ces efforts soient soudainement tombés à l’eau.

 

Q : Le dossier est-il entre les bonnes mains ?

Je pense que le dossier est mal géré. Comment est-ce possible que la FATF ne nous avait pas inclus sur la liste quand on ne se conformait qu’à 9 des 58 recommandations, mais que l’on est maintenant bien qu’on ait fait plus de progrès ? Pour moi, cela n’a pas de sens. Je pense que, quelque part, on s’est mal défendu. D’ailleurs, le ministre a lui-même reconnu que Maurice n’a pu convaincre les partenaires que sont la GAFI ou l’Union Européenne (UE).

 

Q : Vous mettez donc en doute la compétence de l’actuel ministre des Services financiers ?

Tout Mauricien intelligent et ayant un ‘common sense’ saura ce que je veux dire. Je le redis, au risque de me répéter, que cela n’a aucun sens que Maurice soit sur la liste grise de la FATF quand on a fait autant d’efforts et d’améliorations. On ne figurait pas sur cette liste même quand on était bien moins ‘compliant’ à l’époque.

 

Q : Soyons direct, si vous devez nommer quelqu’un qui est responsable de la mauvaise gestion de ce dossier, qui serait-ce ?

Quand je gérais ce dossier, je ne me contentais pas d’en laisser le soin à mes techniciens. Je connais ce secteur sur le bout de mes doigts puisque j’ai commencé ma carrière au moment du démarrage du secteur offshore dans les années 90. Je comprends les implications et les attentes des régulateurs internationaux qui ont un travail extrêmement important pour assurer que le système financier international fonctionne selon les normes requises. D’où l’importance pour que notre système inspire la confiance et le réconfort à nos partenaires comme la FATF, l’UE et les autres.

Voyons la ‘Reserve Bank of India’. Elle opère dans un contexte international et elle ne peut donc pas prendre le risque de fermer les yeux sur le cas de Maurice puisqu’elle court le risque d’être sanctionnée plus tard. Quand on opère dans un cadre international intégré, si un système est contaminé ou comporte des faiblesses, il peut infecter un autre.

 

Q : Quelles seront les conséquences de cette inclusion de Maurice sur la liste noire ?

Elles seront extrêmement graves ! Maurice fait déjà face à un rationnement sur les devises. En 1982, on avait des devises équivalant à deux semaines d’importations. Parce que, n’oubliez pas, tout ce qu’on importe, que ce soit le riz, la farine, le pétrole ou autres, on le paie en dollar ou euro. Mais au fur et à mesure que le secteur du global business s’est développé, on est arrivé à un niveau où on avait des devises qui équivalent à un an d’importations.

Maintenant si ce secteur s’écroule, non seulement il n’y aura pas de nouveaux investissements, mais il se peut qu’il y ait un exode des investisseurs. Si dans un moment de panique, ils retirent massivement leur argent, on peut se retrouver avec un système financier fragilisé qui pourrait être fatal pour notre économie. Sans compter que les banques domestiques se verront dans une situation inconfortable, surtout par rapport au ‘correspondent banking’ qu’on peut même perdre à termes. Les banques domestiques n’auront vraiment d’utilité puisqu’elles ne pourront plus faire des transactions sur le plan international.

De plus, s’il y a une contraction dans ce secteur, des ‘management companies’ se retrouveront dans une impasse et il y aura beaucoup de pertes d’emplois.

 

Q : La Zambie a déjà mis un terme à son accord de non-double imposition avec Maurice. Est-ce que c’est le ‘tip of the iceberg’ ?

Quand j’avais présenté un plan directeur pour le secteur financier, j’avais mis beaucoup d’accent sur l’amélioration de notre relationnel avec l’Afrique. J’ai moi-même eu l’occasion d’assister à plusieurs réunions d’ESAAMLG ou de l’Union Africaine où des ministres des Finances africains étaient présents. Ces réunions nous permettaient de nous engager avec eux et de leur expliquer que Maurice peut contribuer en termes d’investissements directs étrangers dans leurs pays.

Nous devons aussi accepter qu’il y a eu pas mal de campagnes négatives contre Maurice, sans qu’on ait pris l’initiative de les réfuter. Il faut savoir que les ressources financières et humaines ainsi que le temps sont des facteurs très importants sur ce plan. C’est pour cela que j’avais mis sur pied un département dédié pour s’occuper de cet aspect. Mais je suis très déçu car ce département a été décapité.

Le plan directeur ne sert plus à rien. Voilà l’importance que ce gouvernement accorde au secteur financier. D’ailleurs, tous les revenus perçus par la FSC sont dirigés vers les dépenses publiques au lieu d’être réinvestis dans le secteur. La FSC ne s’est pas modernisée et n’a pas revu son mode opératoire pour assurer une supervision efficace de ce secteur afin de réconforter les partenaires.

Q : Parlons justement du rôle de la FSC. N’a-t-elle pas démontré aucune pro -activité pour qu’on puisse sortir de cette impasse ?

Je suis très déçu de l’ancien chairman, Renganaden Padayachy qui était aussi First Deputy Governor de la BoM, et de l’ancien CEO, Harvesh Seegolam, de la FSC. Il y a eu une ‘musical chair’ et Padayachy se retrouve maintenant aux Finances alors que Seegolam est désormais Gouverneur à la BoM.

Les critiques du FMI et de la FATF concernent principalement le manque de la capacité de supervision. D’autres personnes travaillant sur un ‘ad hoc basis’ peuvent détecter ce qui se passe dans notre pays, tandis que nos organismes n’arrivent pas, eux, à les détecter. Cela est principalement dû au manque de formation de nos techniciens, mais pas que. Il n’y a pas eu de modernisation de nos outils de supervision et de notre méthodologie. Il n’y a ni une conviction ni une volonté pour superviser et s’assurer qu’il n’y ait pas de maldonnes ou d’activités illicites dans le secteur.

Ces deux personnes avaient la responsabilité directe d’assurer cette supervision, mais aussi de faire une remise à niveau de la FSC pour que nous arrivions à faire face aux défis de ce secteur qui se développe et qui devient de plus en plus sophistiqué. Malheureusement, rien n’a été fait.

 

Q : Mais la FSC était sous la tutelle de votre ministère. Pourquoi n’avez-vous pas réagi ?

Ils se contentaient de me ‘bypass’ pour traiter directement avec le boss ! Ils sabotaient notre plan. Le chairman devait venir de l’avant avec un plan pour revoir le fonctionnement de la FSC, mais il n’a rien fait. Vous n’avez qu’à voir ce qui se passe dans le secteur bancaire et la quantité d’argent que Maurice a perdu à travers des prêts accordés à des étrangers pour savoir qu’il n’y a point de supervision. Si des PMEs n’arrivent pas à rembourser des prêts de Rs 50 000 ou Rs 100 000, leurs maisons et leurs commerces sont saisis. Mais quand il s’agit des pertes des milliards de roupies par des banques, rien n’est fait. Pourtant, ce sont des fonds publics qui sont en jeu.

 

Q : N’avez-vous pas évoqué ce problème avec le Premier ministre ?

Le Premier ministre a toujours toléré ces deux personnes parce qu’elles passaient leur temps à me rapporter. Il y a une situation malsaine qui perdure et qui, au final, n’aide pas à l’avancement du secteur.

 

Q : Ce sont les mêmes personnes qui sont responsables d’une façon ou d’une autre de ce dossier. Avez-vous des doutes quant à leur gestion ?

Totalement ! Le FMI garde un oeil  sur la Banque de Maurice. Pour sa part, la GAFI fera nécessairement un ‘assessment’ de la capacité de supervision de la FSC. Mais quand ils verront les nominations qui ont été faites récemment, ils verront clairement qu’il n’y a pas de volonté pour combattre le blanchiment d’argent ou le financement du terrorisme.

Présenter des lois est une chose, mais c’est surtout son implémentation et son efficacité qui sont importantes. À quoi cela sert-il d’avoir une institution qui ne fonctionne pas ? C’est clair que les personnes qui ont été nommées à la FSC et à la Banque de Maurice n’arriveront pas à convaincre les interlocuteurs internationaux, n’ayant de compétence ni ‘track record’.

 

Q : Mais n’envoie-t-on pas les bons signaux avec la FATF Action Plan et l’‘Anti-Money Laundering and Combatting the Financing of Terrorism (Miscellaneous Provisions) Bill)’ ?

Comme je l’ai dit, il y a les lois certes, mais les partenaires internationaux s’attendent aussi à ce que nos institutions puissent ‘track’ les activités illicites, le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme, les cas de fraudes, etc. À quoi cela sert d’avoir des lois si ce sont d’autres institutions comme le FBI et les ONGs internationales qui viennent révéler des cas suspects ?

 

Q : Quid du rôle de l’ICAC ?

Il y a un ensemble d’institutions qui ne fonctionnent pas. Raison pour laquelle on ne peut pas envoyer ce signal fort qu’attend la communauté internationale. Si vous dépensez des centaines de millions de roupies sur des institutions pour que vous vous retrouvez finalement sur une liste noire, il vaut mieux ne pas en avoir.

 

Q : Il y a pourtant eu des scandales comme l’affaire Alvaro Sobrinho sous l’ancien mandat. Le gouvernement n’en a-t-il pas tiré des leçons, selon vous ?

Je ne le crois pas. Quand je regarde les récents scandales qui ont été déterrés, à mon avis, c’est de mal en pis. Je pense sincèrement qu’il nous prendra beaucoup de temps avant de sortir de cette liste noire de l’UE. Il ne s’agit pas uniquement de sortir de la liste grise de la FATF, qui est assez difficile parce qu’elle dépendra sur l’efficacité des mesures prises, mais aussi du nombre de STR (Suspicious Transactions Reporting) qui seront détectées, car la FATF met l’emphase sur la ‘risk-based supervision’.

 

Q : Puisque vous évoquez les récents scandales, quel impact le Saint-Louis Gate aura sur l’image de Maurice en tant que centre financier international ?

Il y a l’image du centre financier d’une part, et de l’autre, il y a la volonté de l’État pour combattre la fraude, la corruption, le népotisme et le blanchiment d’argent, entre autres. Ce sont des critères que la communauté internationale prendra en compte pour ‘assess’ la crédibilité de notre centre financier.

Quant à l’affaire Saint-Louis, il est clair que personne ne maîtrise rien. Pouvez-vous imaginer que le Premier ministre vienne, dans un premier temps, vous dire qu’il n’était au courant de rien, ni même du ‘certificate of emergency’. D’où mon allusion au royaume de Dhritarashtra. C’est grave.

 

Q : Vous avez fait partie du précédent cabinet ministériel de Pravind Jugnauth. Croyez-vous vraiment qu’il ne savait rien de ce qui s’est passé ?

J’ai fait partie de son cabinet pendant trois ans. Je peux vous dire qu’il est très bien informé. Il peut même savoir ce qui se passe chez vous ! Je ne le crois pas quand il dit qu’il n’était pas au courant. C’est plus qu’une question de crédibilité aujourd’hui. On ne peut pas faire la population avaler de telles couleuvres.

 

Q : Pensez-vous qu’il y a une tentative de cover-up dans cette affaire ?

Il y a beaucoup de faussetés qui ont été rapportées de part et d’autre. La population est intelligente. Elle peut tirer ses propres conclusions.

 

Q : Cette affaire a-t-elle déjà été évoquée quand vous étiez ministre ?

Je ne peux pas révéler la teneur des délibérations du conseil des ministres. Mais c’est clair que cette affaire date depuis un certain temps. Personne ne peut prétendre qu’il n’était pas au courant. Au cas contraire, cela veut dire qu’il y a une ‘deliberate way to cover up’.

Q : Que faut-il faire, selon vous, pour redresser l’image de Maurice comme un centre financier et de sauvegarder les intérêts du pays ?

Vous serez choquée. Je parlais récemment avec des étrangers qui me confiaient leur souhait de quitter Maurice dès la réouverture des frontières. Ils m’ont avoué qu’un signal fort serait un changement de régime à la tête du pays. Cela apporterait probablement un regain de confiance de la communauté internationale en notre pays.

Notre image a été ternie. C’est komsi nou dans ene marée noire. Sur le plan international, on nous considère comme un état voyou. Pour la première fois de notre histoire, on se retrouve dans la même catégorie des pays comme la Syrie, l’Afghanistan ou la Corée du Nord. On n’est jamais descendu à ce niveau. C’est grave.

Q : On n’est qu’au début du second mandat de ce gouvernement. Comment voyez-vous l’avenir du pays ?

L’avenir est bien sombre, que ce soit au niveau économique ou social. Le dernier budget n’augure rien de bon. Notre régime de fiscalité simple et souple a été chambardé. Ce budget comporte beaucoup de bluffs. Je vous donne un exemple. Un fonds de Rs 80  milliards a été alloué à une subsidiaire de la BoM, la MIC, pour aider des compagnies se trouvant dans des secteurs systémiques.

Le board de cet organisme est dirigé par un étranger dont la nomination a été faite par visio-conférence. Ainsi, ce sera un étranger qui traitera des dossiers prioritaires sur lesquels dépend l’économie mauricienne, et cela sans qu’il ne soit présent à Maurice ! Qui osera, au sein de ce board, demander aux représentants d’Air Mauritius qui dirigera son ‘business plan’ pour assurer qu’il puisse rembourser cet argent ?

Ce budget n’inspire pas confiance aux investisseurs. C’est un plan qui ne tient pas la route. Je m’attendais à ce qu’il fasse d’abord un état des lieux de la situation avant de présenter les mesures spécifiques prises pour chacun de ces secteurs. Mais niet.  C’est le gouvernement le plus fiasco qu’on a eu depuis l’Indépendance. Je suis très inquiet pour le pays. Pravind Jugnauth est mal conseillé.

 

Q : Et s’il vous propose une nomination ?

Je ne demande aucune nomination. Dans le contexte actuel, ce sera très difficile pour moi de travailler avec ce régime. J’ai travaillé sous le précédent mandat et je suis fier de mon bilan. Non seulement ai-je enlevé Maurice comme ‘tax haven’ de la liste de l’OCDE, j’ai aussi résolu le problème de la BAI. Si les souscripteurs ont pu avoir quelque peu d’argent, c’est grâce à moi. J’ai aussi rattrapé le retard quant aux recommandations de l’ESAAMLG et j’ai nommé un « Ombudsperson for financial services ». Si j’avais eu plus de temps, j’aurai fait beaucoup plus. Mais, le Premier ministre a pensé qu’il n’avait plus besoin de moi. Ce n’est pas maintenant que ‘mo pou alle tale la main’ ! C’est clair que le gouvernement actuel est en net déclin. À mon avis, ce déclin va s’accentuer davantage.