Soucis techniques dans plusieurs voitures : Qualité de l’essence ou problème de compatibilité à l’origine ?

Les premiers cas ont été rapportés il y a deux semaines. Plusieurs automobilistes ont eu des problèmes techniques avec leurs voitures et ont même été contraints de se rendre chez leurs concessionnaires pour avoir le cœur net sur l’origine des problèmes.

‘Reduced Engine Power. Visit your dealer.’ C’est là le message qu’a vu Umar, le propriétaire d’une voiture de la marque Toyota, affiché sur le tableau de bord de sa voiture. Pour éviter le pire, Umar s’est rué vers l’agence de Toyota, où il avait fait l’acquisition de sa voiture. Les préposés devaient cependant lui révéler qu’il n’y a rien à craindre en ce qui concernait le fonctionnement mécanique de la voiture. Ce serait en effet la qualité de l’essence qui ne serait pas compatible, selon les préposés de Toyota. Ces derniers lui auraient ainsi conseillé de ne plus s’approvisionner avec une certaine marque d’essence.

Vu le nombre grandissant de automobilistes qui ont eu le même problème qu’Umar, la Motor Vehicles Dealers Association (MVDA) avait émis un communiqué le vendredi 15 novembre dernier informant le public que les problèmes dont font face beaucoup de voitures sont dus à une mauvaise qualité de l’essence sur le marché local, mettant ainsi en cause la qualité de l’essence fournie par la State Trading Corporation (STC), qui occupe de l’importation des carburants, ainsi que de sa crédibilité.

La STC affirme que la qualité de l’essence est bonne

Ainsi, la STC a réagi le 18 novembre en émettant un communiqué à son tour pour démentir celui de la MVDA. La STC a précisé que des tests sont effectués avant l’embarcation des carburants par un organisme indépendant, afin de s’assurer que la qualité de l’essence soit conforme aux exigences. De plus, selon la STC, en arrivant à Maurice, un autre contrôle est effectué avant que la livraison ne soit faite. De ce fait, il est hors de question que la qualité de l’essence ne soit pas la même qu’auparavant.

Un exercice de l’ACIM met l’essence hors de cause

De son côté, l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) a organisé des contrôles les 20 et 21 novembre derniers. Pour cet exercice, les 133 stations-service à travers le pays ont été contactées par téléphone pour avoir des précisions. 80 d’entre elles ont pu fournir des détails tandis que les 53 restantes n’ont pas répondu à l’appel. Ainsi, ce contrôle a vu la participation de 60 % des stations-service locales.

Des 32 stations-service de Shell qui ont été contactées, seulement celle de Moka a reçu une vingtaine de plaintes. 32 stations-service de Total, 10 stations d’Indian Oil et 10 stations d’Engen n’ont enregistré aucune plainte.

De plus, la compagnie Shell a fait ressortir que sur les 20 000 véhicules qui viennent s’alimenter par jour, seulement cinq personnes l’ont contactée pour des problèmes mécaniques pendant les trois dernières semaines, ce qui fait un pourcentage de 0.0000119 %. Shell a aussi envoyé des échantillons de carburant pour des tests et aucune anomalie n’a été détectée. La compagnie compte aussi envoyer des échantillons en France pour d’autres tests. Alors que pour Total, seulement trois à cinq plaintes ont été reçues sur environ 20 000 clients quotidiens.

De ce fait, l’ACIM a conclu qu’il n’y a pas eu de problèmes majeurs dû à la qualité de carburant sur le marché, après avoir conduits cet exercice. Selon cet organisme, si les automobilistes avaient eu des problèmes quant à l’essence, ils auraient définitivement soulevé la question à la radio et dans les journaux, ce qui n’a pas été fait, ce qui veut dire qu’il n’y a pas là un problème d’envergure.

Aussi, l’ACIM n’a pas reçu de plainte individuellement à ce sujet. Toutefois, l’ACIM souligne le fait que 40 % des stations-service n’ont pas participé dans cet exercice de contrôle. Faisons ressortir que la vingtaine de plaintes, où les automobilistes s’approvisionnaient chez Shell, n’a pas été rapportée à la compagnie distributrice.

Le coupable serait-il un ‘sensor’ ?

Quels sont les facteurs qui provoquent ces problèmes notés par plusieurs automobilistes ? Pour plus d’éclaircissements, nous avons sollicité l’avis de Zaid Ameer, le Président de la Dealers in Imported Vehicles Association (DIVA). Selon son analyse personnelle, ce sont des voitures neuves d’origine qui font face à ces problèmes. En effet, Zaid Ameer nous révèle qu’il est probable qu’un capteur (sensor), qui requiert une qualité spécifique de l’essence, est la cause de ces problèmes. Ainsi, il se peut que l’essence sur le marché local ne soit pas compatible avec ces capteurs qui se trouvent dans des voitures neuves. Toutefois, le président de la DIVA estime qu’on pourrait tous mettre la tête ensemble pour trouver une solution si les organisations concernées cessaient de se renvoyer la balle et de situer les causes exactes de ces problèmes.