Son opération est renvoyée à deux reprises

Entre révolte et incompréhension, les sentiments de cette habitante de Quatre Bornes sont mitigés.  Cette femme de 65 ans qui après deux hospitalisation, à l’hôpital de Souillac attend toujours d’être opérée de la cataracte.

Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, elle fait part de son état d’âme. « Je souhaite porter à votre attention les faits suivants dont j’ai été victime cette semaine à l’hôpital de Souillac. Si je m’adresse à vous en tant que Ministre de la Santé, ce n’est pas uniquement pour signaler un cas personnel mais aussi et surtout parce qu’il implique un gaspillage de fonds publics et de ressources de l’Etat ». La patiente est suspendue aux attentes interminables d’une réponse du ministre de la Santé.

Se confiant à Sunday Times, la sexagénaire raconte son calvaire.  « Je suis arrivée à l’hôpital de Souillac lundi matin pour passer des examens médicaux dans le but de me faire opérer le lendemain soit le mardi 22 mai », explique-t-elle.  Cependant, son séjour à l’hôpital de Souillac sera de courte durée puisqu’après avoir atteri à la salle d’opération dans la matinée de mardi, la sexagénaire  apprendra qu’il n’y a pas de lentille disponible pour elle.  Prenant son mal en patience, elle regagne son domicile.  Mais elle ne désespère pas.  Le lendemain, soit mercredi 23 mai, la malade est chez elle quand le téléphone sonne vers 09hr30 du matin. «C’était comme un miracle. L’hôpital m’a appelé  pour me demander de me rendre avant 13hr au bloc opératoire pour me faire opérer ».

Avec beaucoup d’espoir, la sexagénaire se rend une nouvelle fois à Souillac où elle rencontre son médecin traitant.  «Ce dernier m’a dit qu’il y a bien la lentille dont j’ai besoin pour l’opération en stock ». Soulagée, la patiente regagne sa chambre.  Arrivé le jour-j, onde de choc pour la dame.  «Il est environ 7hr du matin, on m’a descendu du premier étage où on m’a laissé deux heures sur une chaise. Vers 9hr j’ai fait mon entrée dans le bloc opératoire où on m’a fait attendre de longues minutes », raconte-t-elle.  Finalement, elle entendra la nouvelle qu’elle ne voulait pas entendre. «D’une voix près de moi j’ai entendu, sanela pas pou opérer bizin retourner », dit-elle.  Découragée et blessée, la sexagénaire ne lâche pas l’affaire, et dit aux infirmiers, « c’est la deuxième fois que je viens ».

Ce qui va suivre après sera un vrai martyre pour la patiente. Pendant de longues heures elle est mise sur une chaise dans le bloc opératoire à attendre et reçoit en attendant la visite du surintendant et d’une doctoresse.  « Il est venu me voir pour me dire que mon problème concerne le département ophtalmologique et non l’hôpital de Souillac. Pendant de longues minutes après son départ, je suis restée sur ma chaise alors que les autres patients défilaient l’un après l’autre et enfin, une chirurgienne est venue me voir une heure après».  « Elle avait déjà changé ses habits et s’apprêtait à partir lorsqu’elle est venue me voir.  Elle m’a dit qu’elle aurait pu m’enlever la cataracte mais que je n’aurais pas eu de lentille. Elle affirme que son confrère a omis de mettre l’information dans mon dossier », se désole Lysiane.

Ce calvaire, la sexagénaire ne le souhaite à personne, mais s’interroge quand même sur  plusieurs aspects du service médical à Maurice.  « Deux hospitalisations et deux passages au bloc opératoire pour rien, avec toute la batterie de tests et de traitements préparatoires qui vont avec, tout ça à la charge de l’Etat : à combien se chiffre le gaspillage ?  Un créneau au bloc opératoire mobilisé deux fois dans une semaine, pour rien : quel est le préjudice quand on sait que les listes d’attente sont surchargées pour les opérations ? Comment peut-on découvrir seulement une fois que le patient est déjà sur la table d’opération, que la lentille pour son opération n’est pas disponible, et cela deux fois d’affilée ? Sachant que la population mauricienne est vieillissante et que la cataracte est une maladie de vieillesse, combien d’autres patients peut-être plus âgés doivent affronter ce parcours de combattant ? » s’interroge notre interlocutrice.

Le service de presse du ministère était injoignable pour nous éclairer les lanternes.

Hôpital du Nord : Oh punaise ! 

Plusieurs personnes se plaignent de la présence de cet insecte dans les matelas de l’hôpital du Nord et sur des sièges aménagés dans la salle d’attente.  Ils sont nombreux à avoir fait part de leur mécontentement aux autorités, en vain.  Non seulement ce sont les patients qui se plaignent mais plusieurs employés de cet établissement hospitalier disent avoir été mordus par les punaises.