Sollicité, le SAMU ne vient pas au secours d’Ally Beekhun

Le mardi 13 juin, Ally Beekhun, 51 ans, se reposait sur la terrasse de sa maison après avoir pris un cachet pour des douleurs au cœur. Cela fait des années qu’il suivait un traitement à l’hôpital du nord pour un problème cardiaque. Vers 18 h 30, ses battements de cœur deviennent incontrôlés. Les proches ont tout de suite appelé le Service d’aide médicale d’urgence (SAMU) ainsi que l’hôpital SSRN, à plusieurs reprises. Farheen Beekhun, la fille du défunt, nous raconte qu’elle était accrochée, en proie à l’affolement, au téléphone pendant une vingtaine de minutes pour qu’une ambulance vienne à la recousse de son père rapidement.

« J’ai appelé le SAMU, mais on m’a posé plusieurs questions sur son état, on m’a ainsi demandé un point de repère. J’avais enfin de l’espoir qu’il viendrait enfin, mais au bout de 10 minutes, la préposée rappelle et me lance : ‘prend ou propre transport, nou déza éna urgence’ », explique Farheen, précisant que c’était dix minutes de perdu. Même son de cloche du côté de l’hôpital SSRN, les appels se sont avérés vains. Finalement, la sœur du défunt a fait le déplacement de Triolet pour leur venir en aide, mais cela devait prendre une bonne demi-heure de plus pour se rendre à l’hôpital. Entretemps, le cœur d’Ally Beekhun devait lâcher.

Une action en justice envisagée contre le SAMU

Sollicité au téléphone, le Dr Dandathvanee Samoo, directeur du SAMU semble indifférent à ce cas. « Nou fer nou travail mais ti ena déza urgence ailleurs. Et patient la so cas ine fini détériorer ». Quant au ministre de la Santé, Anwar Husnoo, répondant à une question de Salim Abbas Mamode (PMSD) sur ce cas, à l’Assemblée nationale lors des débats budgétaires, il soutient que cette réaction des services d’urgence était normale car il y avait d’autres urgences à ce moment-là.

Toutefois, Farheen souligne, quant à elle que le médecin traitant de son père à l’hôpital SSRN les a assurés que si le défunt était arrivé trente minutes plus tôt, il aurait pu être sauvé. De plus, Farheen dit avoir remarqué la présence d’une ambulance de l’hôpital. Du côté du ministère de la Santé, on nous affirme que sans un personnel qualifié, une ambulance ne peut pas opérer.

Ally Beekhun était vigile chez Brinks, mais il a abandonné son métier suite à la demande de son médecin à l’hôpital SSRN.

La famille Beekhun, choquée et remontée ne veut pas en rester là et envisage sérieusement d’entrer une action en justice contre le SAMU pour non-assistance à personne en danger.