Société malade

N’importe quel sociologue vous le dira : la société mauricienne est à bout de souffle. Elle est mal dans sa peau. Elle n’est pas dynamique comme elle aurait dû l’être. Pourquoi ce marasme, cette apathie à l’approche de la période festive alors que tous les Mauriciens ont d’habitude les yeux rivés, à pareille époque, sur les grandes fêtes de cette fin d’année ? Prenons deux exemples pour tout illustrer. Nous savons tous le stress que représentent les examens pour parents et élèves. Ces perturbations physiologiques sont normales mais le sont-elles quand des lycéens et des écoliers se retrouvent devant des questionnaires qui leur donnent de la sueur froide car les questions et exercices n’ont pas fait partie de leurs programmes d’études ! Les candidats qui ont opté pour l’urdu comme matière principale en ont souffert. Les petits de Grade 4 aussi avec un papier de mathématiques qui les a complètement déboussolés et désorientés. Le pire, c’est l’absence de réactions et de prises de position des autorités pour expliquer, s’excuser et rassurer… Dimanche dernier, l’île Maurice s’est réveillée sous le choc, la colère et l’incompréhension en apprenant le meurtre d’un enfant de 11 ans la veille à Petite-Rivière. C’est un crime odieux perpétré par un être méchant, grossier et pervers qui a failli même assassiner son épouse, à en croire le témoignage de cette dernière. Sur 500 mètres hier, de la maison de la jeune victime jusqu’au lieu du crime, c’est un sentiment de révolte qui a animé les marcheurs. Justice sera-t-elle rendue à cette modeste famille qui a échappé à un double drame quand l’on sait que c’est la petite sœur de Ritesh qui était la cible de ce monstre, de ce prédateur sexuel et buveur invétéré ? Il n’est pas le seul à rôder dans la nature et il est donc du devoir de tous les parents de bien veiller sur leurs progénitures et de bien voir à qui confier la garde de leurs enfants ne serait-ce que pour quelques minutes ou le temps d’aller à la boutique du coin pour s’acheter des sucreries comme appât. Notre société est malade parce que certains ont choisi de fuir devant leurs responsabilités. Le Premier ministre croit savoir que le meurtrier du petit Ritesh ne mérite pas de vivre. Soit. Mais pourquoi n’a-t-il pas toujours redressé le ‘law and order’ presque quatre ans après avoir pris le pouvoir alors que ce dossier était justement l’une des priorités de la défunte Alliance Lepep ? Son père, le Mentor, n’avait-il pas d’ailleurs démissionné de la State House pour sauver le pays de l’emprise de la criminalité ? Qu’ont fait père et fils pour honorer leur engagement vis-à-vis de l’électorat ? Et on ose s’étonner que notre société soit maladive ! Car n’avez-vous pas vu le niveau et l’incompétence de certains de nos décideurs qui, assurément, nous rendent… malades !