Signes précurseurs

2019 est là. Nouvelle année. Nouvelles attentes. Nouveaux espoirs. Cette année sera décisive tant pour le régime au pouvoir que pour la population. Théoriquement, le mandat du gouvernement tire à sa fin. L’Assemblée nationale sera automatiquement dissoute une dizaine de jours avant la fin de la présente année, même si officiellement les élections générales peuvent se tenir jusqu’en mai 2020. Mais d’ici là, beaucoup d’eau coulera sous les ponts. Pravind Jugnauth a déjà donné le ton dès le premier jour de l’an en rendant l’éducation supérieure gratuite. Mais quoi de mieux pour marquer les esprits en un 1er janvier ?! Si le Premier ministre a réussi le tour de dégager un ‘feel good factor’ dans le pays avec cette annonce, il n’en reste pas moins que c’est une mesure populiste visant, entre autres, à redorer le blason de Pravind Jugnauth auprès des jeunes. Une hausse de la pension de vieillesse lors du prochain budget n’est pas à écarter tandis que les fonctionnaires pourront, eux, s’attendre à ce que le gouvernement leur fasse les yeux doux lors du prochain exercice du « Pay Research Bureau » (PRB). Des mesures avec des visées électoralistes, sans doute.

Combien d’autres de telles mesures populistes prendra-t-il d’ici la fin de son mandat ? Notre économie, qui stagne déjà par manque de vision et de relance, risque d’en pâtir encore plus. Si Pravind Jugnauth arrive à franchir l’étape du Privy Council le 15 janvier prochain, il sera confronté à une course contre la montre. Car son gouvernement ne fait que « pile enplace » sur bon nombre de dossiers. À commencer par l’économie dont Pravind Jugnauth tire lui-même les ficelles. L’énergie est un autre dossier épineux auquel il devra s’attaquer. Son adjoint et partenaire gouvernemental Ivan Collendavelloo ne lui a pas fait de cadeau, ayant complètement failli à sa tâche, au point de subir plusieurs revers, surtout avec l’annulation du contrat alloué à la firme Metka concernant le projet du central de turbines à gaz.

La fourniture d’eau sur une base 24/ 7, qui était l’une des promesses électorales phares de la défunte Alliance Lepep, n’est jusqu’ici qu’une utopie. Pire, plusieurs familles vivant dans divers endroits sont contraintes de composer avec le manque d’eau. À Poste La Fayette par exemple, certains de nos concitoyens doivent quasiment mendier les camions citernes fournissant les hôtels de la région pour avoir un peu d’eau. Une situation qui dure depuis … trois mois sans que la CWA ne réagisse ! (Voir vidéo sur notre page Facebook). À Chemin Grenier, des habitants ont dû descendre dans la rue un 31 décembre en manifestant bruyamment pour que leurs doléances soient enfin prises en considération. Rien que sur ce chapitre, Pravind Jugnauth pourra bien y laisser des plumes si rien n’est fait pour résoudre le problème dans les plus brefs délais.

L’on parie que Pravind Jugnauth fera de son mieux pour tenter de (re)conquérir l’électorat. Tout y passera : mesures électoralistes ou promesses farfelues. L’objectif étant de faire oublier au peuple les tribulations qu’il a dû endurer durant les quatre dernières années. D’autant qu’il se présentera, pour la toute première fois, comme candidat au poste de Premier ministre. Espérons que dans sa quête du pouvoir, il ne laisse pas le pays en ruine. Puisqu’au final, ce sera bel et bien la population qui en paiera le prix fort du désir pouvoiriste de Pravind Jugnauth.