signature d’un accord entre Air Mauritius et China Eastern Airlines

Partage de code

La compagnie d’aviation nationale, Air Mauritius et China Eastern Airlines ont entériné un accord de partage de code, effectif depuis le 18 avril dernier.  La compagnie chinoise agira comme « marketing carrier »  sur les vols opérés par Air Mauritius vers Shanghai, Pékin, Guangzhou et Chengdu.  De ce fait, les vols d’Air Mauritius seront disponibles sur le réseau de vente de China Eastern Airlines. « Cet accord de partage de code représente une opportunité en vue d’une augmentation de la vente de sièges sur les dessertes chinoises. China Eastern Airlines est la seconde plus importante compagnie aérienne chinoise, opérant aussi bien des vols internationaux que domestiques. Ses bases principales sont situées à Shanghai et Beijing », fait-on ressortir dans un communiqué de presse.

Maurice en plaque tournante vers l’Afrique

Cependant, dans le cadre de la célébration du 45e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et Maurice, une série d’activités a été lancée à la Cybercité, dont un symposium sur les relations sino-mauriciennes. Le ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, a initié une session de travail la semaine d’avant avec une délégation du gouvernement chinois pour explorer de nouvelles pistes de coopération. Vishnu Lutchmeenaraidoo a, pour l’occasion fait ressortir que l’intensité des relations sino-mauriciennes « facilite et encourage la mise en œuvre d’initiatives encore plus ambitieuses pour l’avancement des intérêts communs des deux pays. » Notons que la délégation du gouvernement chinois était dirigée par la Special Representative of the Chinese Government on African Affairs, Xu Jinghu.

Le  ministre des Affaires étrangères a d’emblée salué la volonté de la Chine d’être aux côtés de Maurice et a exprimé son appréciation du travail accompli par l’ambassadeur de Chine à Maurice, Li Li, dont le mandat arrive bientôt à terme. Faisons ressortir que l’île Maurice et la Chine se penchent sur la mise en place d’une zone de libre-échange, ce qui permettra l’ouverture de nouvelles avenues pour la Chine pour le marché africain.

La Chine pourra alors s’appuyer sur l’appartenance de Maurice aux organisations telles que le COMESA, la SADC, la COI et la Zone d’échange tripartite (COMESA, SADC, East African Community (EAC)), pour s’ouvrir aux marchés des pays de l’Afrique australe et de l’Afrique orientale, soit un immense marché de quelques 650 millions de consommateurs.  Vishnu Lutchmeenaraiddo a souligné que les entreprises chinoises pourront alors utiliser les facilités du port franc à Maurice et réexporter leurs produits dans des conditions plus favorables vers les pays africains.

Les discussions se sont aussi tournées vers la stratégie mauricienne de mettre en place de zones économiques spéciales dans des pays ciblés tels le Ghana, le Sénégal et Madagascar. Ce qui profitera aux investisseurs chinois, qui verront une panoplie de facilités proposées par le pays, dont des accords gouvernement à gouvernement et des SPV financiers, qui constitueront une voie fort attrayante pour mobiliser des investissements dans ces nouveaux pôles d’activité économique.

Le ministre des Affaires étrangères a aussi expliqué que les investisseurs chinois sont encouragés à utiliser le centre financier de Maurice pour leurs opérations africaines. À ce propos, la Bank of China, qui est implantée à Maurice, utilise déjà la juridiction mauricienne comme « clearing house »  des transactions en Renminbi (monnaie chinoise dont le yuan est une unité) sur le continent africain.

Vishnu Lutchmeenaraidoo dirigera une mission à Pékin vers la mi-mai et des réunions de prospection avec des opérateurs chinois y auront lieu, afin de donner forme à cet ambitieux projet de partenariat stratégique.