SIFB : Le FFC rattrapé par une affaire de conflit d’intérêt ?

Déjà deux semaines depuis l’institution du Fact Finding Committee par le ministère de l’Agro-industrie sur le détournement allégué du fonds d’assurance des planteurs de canne à sucre.  Cependant, un mouvement de contestation se lève concernant la présence de Gowreesungkur Rajpati comme assesseur du FFC.

Les petits planteurs de canne réclament le départ de Rajpati de ce comité et aujourd’hui d’autres points de contention sont soulevés concernant cet homme qui a pourtant été défendu par Mahen Seeruttun, le ministre de l’Agro-industrie en conférence de presse cette semaine.

Mais pourquoi cette contestation ? Il est connu de tout le monde que Gowreesungkur Rajpati, qui opère depuis la firme BDO, est le consultant des gros groupes sucriers à Maurice, que ce soit Alteo ou Omnicane. De plus, dans un litige concernant la déclaration ou pas d’un Event Year pour la saison de la coupe en 2010 pour cause de pluie torrentielle, Gowreesungkur Rajpati a déposé un written statement comme témoin du groupe Alteo. Ce litige concernait principalement le groupe Alteo (ndlr, l’établissement de Deep River Beau-Champ avant sa fusion avec FUEL en 2012) et la Sugar Insurance Fund Board (SIFB) et il a fallu recourir aux services d’un ‘Arbitrator’ dans la Mediation Court. Selon nos informations, c’est Me Ravin Chetty, Senior Counsel, qui avait été engagé comme Arbitrator.  Sollicité pour une réaction, ce dernier n’a pas souhaité affirmer ou nier, faisant référence à la confidentialité.

Un appel est lancé par les petits planteurs au ministre Mahen Seeruttun pour qu’il revoie la composition du FFC, pour apaiser la crainte des contestataires. Cependant, le ministre, qui répondait aux questions de la presse mercredi dernier, a fait comprendre que Gowreesungkur Rajpati a les connaissances et la compétence requises, vu qu’il a été à la tête de la SIFB auparavant. « Nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement a choisi une personne qui tire déjà des bénéfices avec les gros groupes sucriers pour siéger sur un comité qui vise à faire justice aux petits planteurs. C’est une dérision totale », dit-on dans la communauté des petits planteurs.