« Si to enan problème retourne dan to pays », a lancé un médecin à un Bangladais malade

Souffrant de douleurs, Hafiz* (prénom modifié), un travailleur bangladais, d’une quarantaine d’années qui travaille pour une compagnie de construction, s’est rendu à l’hôpital SSRN, pour se faire ausculter, ce samedi 18 mai. Hafiz demande à un de ses collègues de travail, Kevin* (prénom modifié) un Mauricien, de l’accompagner pour qu’il puisse communiquer plus facilement.

Aux alentours de 14 h, Hafiz et Kevin passent par l’Unsorted Department de l’hôpital pour avoir l’avis d’un médecin. Toutefois, la consultation ne s’est pas déroulée comme prévue. Le médecin soignant qui était de service ce jour-là, après avoir écouté les griefs du patient, devait l’insulter en lui disant : « Si to enan problème retourne dan to pays ».

Furieux par les paroles du médecin, Kevin lui demande alors de faire son travail au lieu de faire des remarques désobligeantes. Kevin raconte que le médecin devait toutefois aller plus loin dans ses propos, en affirmant que : « Sé ban menter, zotte fosse zotte laz, l’acte de naissance, pou zot vin ress isi ».

Choqué par ces propos blessants, Kevin a alors demandé à son ami de le suivre afin de dénoncer le médecin au surintendant de l’hôpital. En arrivant au comptoir de la Casualty, Kevin a expliqué à un préposé, qu’il voulait déposer une plainte suite à la prise de bec qu’il a eue avec le médecin à l’Unsorted Departement.

Le préposé lui a alors proposé qu’Hafiz voitun médecin dans le service de Casualty. « Heureusement qu’on a eu un médecin qui avait une approche plus humaine et qui a pris son temps pour ausculter mon ami », dit-il.

Cependant, ils sont partis sans  loger une plainte officielle car le Bangladais a eu peur des représailles possibles par les autorités et la compagnie où il est employé.

Toutefois, Kevin déplore le fait que le personnel soignant des hôpitaux  aborde les patients Bangladais avec beaucoup de mépris « Ne sont-ils pas des êtres humains ? Ils sont venus dans notre pays pour travailler. Ils contribuent pour le progrès de notre pays également. Les qualifiant de menteurs, les traitant comme des déchets, est-ce admissible qu’un médecin traite un patient de cette façon ?», s’insurge-t-il.