Service d’aide médicale d’urgence (SAMU) : Tout mettre en branle pour le patient qui a besoin d’aide

Les ambulances du SAMU (Service d’aide médicale d’urgence) sont souvent sollicitées par de nombreux Mauriciens, mais dans plusieurs cas, les gens se plainent de la lenteur du service. Nous avons pour cet article contacté le directeur du SAMU, le Dr Siven Samoo, qui nous a donné des précisions à ce sujet.

Le Dr. Samoo nous explique qu’il existe cinq hôpitaux régionaux dans le pays et chacun de ces hôpitaux est équipé d’un département du SAMU et d’une ‘Resuscitation Unit’. Le SAMU s’occupe des urgences, telles que les accidents.

En ce qui concerne les ambulances, chaque hôpital est pourvu de deux ambulances du SAMU et de deux autres ambulances, dites non-médicalisées. Une ambulance de la SAMU est comme une ‘Intensive Care Unit’ (ICU) sur roues, c’est-à-dire qu’elle possède tous les équipements nécessaires pour apporter les soins d’urgence à quelqu’un. En outre, une équipe ayant une formation très poussée voyage avec cette ambulance. L’équipe est composée de médecins et d’infirmiers urgentistes, qui sont formés par l’université de Bordeaux,

Quant aux ambulances non-médicalisées, elles servent de transport à un patient d’un hôpital à un autre, ou de l’hôpital à sa résidence, ou vice-versa. Ces ambulances ne tombent pas sous l’égide du SAMU, mais peuvent s’occuper des cas de fièvre, des patients immobiles qui ont rendez-vous, ou qui doivent venir à l’hôpital pour des séances de dialyse. L’ambulance non médicalisée n’est pas équipée d’appareils médicaux et son personnel est constitué uniquement d’un chauffeur et d’un aide-chauffeur.

Les ambulances du SAMU sont en service 24 heures sur 24 et les autres ambulances travaillent de 9 h à 16 h. Sauf pour l’hôpital de Flacq, où le service de transport des patients est opérationnel de 8 h à 22 h car cet hôpital n’est pas équipé de scanner et d’unité cardiaque.

Le centre opérationnel

Tous les hôpitaux sont contrôlés par un centre opérationnel situé à l’hôpital Victoria à Candos. Chaque appel passé par les gens sont redirigés vers le Centre opérationnel. Sur place, le personnel note les détails pour ensuite rapporter le cas à un médecin urgentiste qui doit décider si c’est l’ambulance du SAMU qui doit se déplacer, ou si l’ambulance non-médicalisée peut faire l’affaire. Toutefois, dans les cas graves, par exemple, quand un accident a eu lieu, c’est l’ambulance du SAMU qui doit obligatoirement se déplacer. Mais le Dr Samoo fait aussi ressortir que dans certains cas urgents, si le SAMU n’est pas disponible, c’est l’ambulance non-médicalisée qui doit alors prendre le relais.

Le rôle de la police et des pompiers durant les urgences

Dans certains cas, ce sont les policiers qui sont directement sollicités. Le Dr Samoo explique que cela arrive dans les cas où les deux types d’ambulances ne sont pas disponibles. On fait alors appel à la police. Selon lui, les policiers se montrent compétents pour venir en aide aux gens. Une fois sur place, les policiers font un constat et informent le centre opérationnel de la gravité des choses pour qu’une décision puisse être prise. Des fois, les policiers sont sollicités pour minimiser les sorties des ambulances afin que ces dernières puissent venir en aide aux personnes qui ont vraiment besoin d’une aide médicale urgente.

Il fait aussi ressortir que bientôt, le service des sapeurs-pompiers sera peut être amené à se référer au centre opérationnel.

Un manque d’effectifs

En ce qui concerne le nombre de personnes qui travaillent dans le département des ambulances non-médicalisées et dans le SAMU, le Dr. Samoo nous confirme qu’il existe un manque d’effectifs. Les raisons derrière ce manque : des fois, le service d’urgence forme plusieurs infirmiers qui sont ensuite transférés dans les autres départements de l’hôpital. En outre, la formation des infirmiers et des médecins urgentistes ne dépend pas de Maurice mais de l’Université de la Réunion et de celle de Bordeaux. Mais il tient à rassurer la population car il y a en ce moment une équipe de 26 médecins et d’infirmiers qui sont en train d’être formés.

Souvent, nous explique-t-il, les gens disent qu’ils ont appelé le SAMU ou l’ambulance mais que celle-ci n’était pas disponible, mais une fois arrivé à l’hôpital, ils constatent que les ambulances étaient bien sur place. Le Dr Samoo nous explique que dans la plupart des cas, les médecins urgentistes sont souvent occupés avec des patients qui ont été transférés en urgence à l’hôpital, et que c’est pour cette raison que le SAMU n’a pas pu se déplacer.

Pour finir, il a voulu apporter une précision sur la perception que les ambulances agissent tardivement : « Il est vrai que quand votre proche est souffrant, chaque minute semble être une éternité. » Toutefois, il tient à rassurer les gens que tous les appels sont enregistrés par le centre opérationnel et que tous les déplacements sont minutés, ce qui pourra permettre de situer les responsabilités.

 

Neevedita Nundowah