Sarvesh Dosooye, psychologue « La jeune génération de Mauriciens réalise l’importance de la psychologie »

 

Psychologue du travail, polyglotte (il parlait huit langues à un moment donné), globetrotter (il a visité une quinzaine de pays), nous abordons Sarvesh Dosooye, 35 ans, qui est souvent sollicité par les médias. L’un des pionniers de la psychologie à Maurice, il a beaucoup fait pour vulgariser cette discipline assez méconnue de beaucoup de Mauriciens. De retour à Maurice depuis 2011, il propose des solutions centrées sur l’Humain, aux entreprises et aux particuliers. Il est toujours au devant de la scène quand il s’agit de venir en aide à ses semblables.

Issu d’une fratrie de trois enfants, Sarvesh Dosooye a un frère et une sœur aînés. Le psychologue a perdu son père en 2007 alors qu’il était à New York. Célibataire, habitant Bonne-Terre, il aime passer beaucoup de temps avec sa famille, surtout avec ses trois neveux.

Actuellement le directeur de Forward Psychology Consulting, il offre des conseils en psychologie pour des entreprises et des particuliers. Le psychologue travaille avec des clients ‘corporate’ un peu partout et la majeure partie du travail se fait dans leurs locaux ou en ligne. Pour les particuliers, il offre des consultations sur rendez-vous dans divers cliniques et centres médicaux, à Vacoas, Rose-Hill, Flacq et Port-Louis. Les procédés qu’il utilise : les séances de counselling, les questionnaires de personnalité, le coaching psychologique, entre autres.

Souvent sollicité par la presse écrite et les médias audiovisuels depuis 2012, il a été amené à expliquer aux lecteurs et auditeurs bon nombre de situations complexes, voire tabous.

Maladivement timide pendant son enfance

Doué d’une vive intelligence depuis l’enfance, Sarvesh avait fréquenté l’école primaire Aryan Vedic à Vacoas et le collège Royal de Curepipe. Il voulait toujours faire quelque chose de nouveau. Il ne voulait pas simplement faire ce que tout le monde faisait, et suivre le troupeau, pour ainsi dire.

Il revient sur une anecdote de son enfance. Il était très timide et avait du mal à parler en présence des gens. « J’étais ce que les gens appelaient un ‘intello’», nous dit-il. Il avait reçu un prix, étant sorti 5e au CPE. Durant la cérémonie de remise de prix, le maître de cérémonie devait lui demander de dire quelques mots à l’improviste, mais Sarvesh était terrifié. Il ne savait pas quoi faire et n’imaginait même pas comment son visage transformé par la panique paraissait pour la centaine d’élèves présents et leurs parents. Mais c’était un incident qui l’a motivé à surmonter cette lacune.

La vie de Sarvesh allait complètement changer après un accident de la route en 2001, soit quelques mois avant les examens du SC, accident qui lui aurait pu être fatal. Le rétroviseur d’un véhicule devait percuter l’arrière de sa tête alors qu’il marchait au bord de la route. Dans le coma pendant une semaine, il devait rester à l’hôpital pendant plusieurs semaines et il avait complètement perdu l’usage du côté droit de son corps. Il a dû suivre des cours de réadaptation pendant de longs mois. « J’ai passé les examens du SC en ayant du mal à tenir un stylo et un crayon, voire à lire correctement, car mes yeux avaient aussi été affectés. Mes parents ont beaucoup souffert et je n’imagine même pas par quoi ils sont passés. Cela m’a permis de comprendre la vraie notion de sacrifice et de l’effort », nous raconte-t-il.

Voulant aider les autres, le psychologue hésitait entre la médecine et la psychologie. Ayant entendu que cette dernière était plus complexe, cela l’a motivé davantage. « De plus, j’avais une bonne capacité d’écoute et j’étais assez empathique de nature. Il n’y avait pas encore de cours de psychologie à Maurice quand j’avais terminé le HSC et on m’avait conseillé de faire autre chose qui avait plus d’avenir, mais j’étais assez obstiné », poursuit-il.

Après le collège, il est parti aux Etats-Unis en 2004 pour ses études en psychologie. Il a ensuite mis le cap sur l’Europe en 2008 suivant une bourse de la Commission européenne pour ses études de troisième cycle (‘Postgraduate’) en France, Italie, et Portugal, où il s’est spécialisé en psychologie du travail, des organisations et du personnel.

L’un des pionniers pour sensibiliser les Mauriciens sur l’importance de la psychologie

En voulant faire bénéficier Maurice de son expérience et développer le domaine de la psychologie sur le plan local, Sarvesh Dosooye rentre au pays en 2011.

Jusqu’à 2015, il s’occupait du recrutement, de la formation, de l’intelligence émotionnelle, de la restructuration et de l’optimisation du travail au sein des entreprises, en fait tout ce qui  avait trait avec la psychologie du travail. Il a aussi donné des cours en psychologie et en sociologie dans différentes universités et institutions mauriciennes.

Dans le domaine de la psychologie du travail, il avait été sollicité en 2015 pour mettre en place et animer un atelier de travail tripartite, d’une durée d’une semaine, pour le compte du ministère du Travail et du Bureau international du Travail.

 « Cela a été très gratifiant pour moi, d’avoir pu être un des pionniers pour sensibiliser les Mauriciens sur l’importance de la psychologie, en leur apportant mes connaissances et mon expérience pour qu’ils puissent comprendre ce qui se passe autour d’eux », avance-t-il.

Sarvesh Dosooye a visité plusieurs pays, dont les Etats-Unis, le Mexique, Dubaï, la France, l’Italie, le Portugal, l’Allemagne, l’Autriche, San Marino, la Suisse, le Singapour, la Malaisie, Madagascar, la Réunion et Rodrigues. Polyglotte, il parlait huit langues à une époque. Le fait d’avoir pu travailler avec des gens issus de toutes les cultures, notamment à New York et à Paris, a vraiment changé sa façon de voir les choses.

Quel regard jette-t-il sur la psychologie au sein de la société mauricienne ? Le psychologue a remarqué qu’il y a un engouement récent pour la psychologie parmi les Mauriciens, ce qui n’était pas le cas auparavant. Selon lui, la nouvelle génération réalise l’importance de la santé mentale et beaucoup de jeunes veulent s’investir dans cette carrière, qui a un potentiel énorme.

Qui est Sarvesh Dosooye ? Le psychologue se livre à une introspection sur lui-même : « Curieux de nature, j’ai toujours tenté d’explorer tout ce que je pouvais explorer. Je voulais découvrir autant que possible et je voulais avoir un impact sur les autres. Je lisais beaucoup pour pouvoir comprendre d’autres choses et m’améliorer. Peut-être un gros défaut, j’aime bien essayer de tout comprendre. Alors, j’ai tenté le maximum de choses que je pouvais, avant de partir à l’étranger pour mes études. J’en ai profité pour découvrir d’autres cultures, apprendre d’autres langues, et visiter d’autres endroits. »

Fichier Perso : 

Nom et occupation de mon père : Feu Ramnarain Dosooye, arpenteur juré

Nom et occupation de ma mère : Rambawtee Dosooye, assistante maîtresse d’école à la retraite

Meilleur conseil de vos parents : « Travailler dur et de pas se laisser tenter par des raccourcis faciles qui pourraient coûter cher après »

Plats préférés : « Personne ne me croit mais j’adore manger des fruits. Sinon des plats sains en général. »

Desserts préférés : « Rien de particulier. »

Film préférés : Action, suspense, horreur, sci-fi, comédie, « Il y en a trop à citer! »

Destinations préférées : « Je me suis senti à la maison partout où je suis allé mais Paris reste ma capitale culturelle préférée et New York la ville où je me sens moi-même. Mais j’ai encore tant de pays à découvrir et j’espère pouvoir le faire bientôt. Je comptais visiter l’Asie du Sud-Est en mars 2020 mais il y a eu la covid-19 entretemps. »

Loisirs : Guitare, chant, écriture, comédie, jardinage, mes chiens et mes aquariums, les sports, les randonnées, la cuisine, la lecture… « Il y en a tellement ! »

Sarah Khodadin