Sans salaire et sans pension, le couple est contraint de mendier

Le calvaire des Hosseny

Halimah Hosseny et son époux Salim Raza, habitant Vallée-Pitot, ne savent plus à quel saint se vouer depuis que ce dernier est tombé malade. Il a perdu son travail, ne reçoit plus de pension et par conséquent s’est retrouvé dans l’obligation de mendier. Ce père de quatre enfants nous raconte son calvaire et lance un appel au secours.

À Vallée-Pitot, dans un couloir étroit, on tombe sur la résidence des Hosseny. Halimah, à l’aide d’une béquille, tenant sa fille de 4 ans par la main, et Salim nous accueillent chez eux. Dans cette demeure, avec deux pièces seulement (l’une servant de cuisine et l’autre de chambre à coucher), règne une atmosphère pesante. On apprend que pour construire cette petite maison, le couple a pris un ‘loan’, qu’il a du mal à rembourser.  Et pour cause, Salim ne travaille plus depuis près d’un an. Cet employé, qui compte 12 ans de service dans une usine de boisson gazeuse, n’a pas reçu de salaire pendant sa convalescence. De plus, la sécurité sociale a mis un terme à son allocation de pension d’invalide.

Le tout remonte à octobre 2015, quand Salim a eu un malaise sur son lieu de travail. « Sa zour-là, mo dir mo sef mo pas pé capav, li dir moi dessane enbas. Ene camarade ine pren loto compagnie pou amène moi l’hopital Candos. En route, arrive La Louise, téléphone sonné dir retourne l’usine ek transport travay », lâche-t-il. Il est à bout de souffle. Ce quinquagénaire, après une petite pause, ajoute qu’il n’était pas au courant de ce qui s’est passé, mais c’est son collègue qui lui racontera tout plus tard. On lui offrira un second transport pour l’amener à l’hôpital.

 

« Mo ti capav mort »

Son collègue l’amènera à l’hôpital de Candos et il sera admis aux soins intensifs. « Mo camarade dan travay ine amène moi et mette moi lors pousse pousse », relate-t-il. Ce dernier affirme que le médecin a dit que s’il avait fait le moindre retard, il aurait pu perdre la vie. « Mo ti capav mort »,  dit Salim, tout ému. Halimah nous explique comment la compagnie a mal agi dans le cas de son mari. On l’aurait informée de l’état de son époux bien après son admission. Après son ‘angio’, le médecin lui accordera huit mois de congés pendant lesquels, Salim ne recevra aucun salaire.

Vu la gravité de sa maladie et le soutien supplémentaire que son cas requiert, Halimah a fait une demande de pension additionnelle auprès de la Sécurité sociale. Ce serait la seule erreur qu’elle aurait commise selon elle. Le couple recevra une lettre l’informant que « bizin repasse lors board », et ce pour la troisième fois pendant l’année. Une deuxième lettre lui parviendra ce mois-ci, l’informant cette fois-ci que la pension d’invalide a été supprimée.

 

« Péna manzer dans lakaz…»

À court de moyens, le couple est obligé de mendier. « Péna manzer dans lakaz et mo bizin nourrit encore 4 la bouche », lamente Halimah. De plus, elle déclare que deux de ses fils fréquentent le City College, institution payante, et qu’elle est obligée de cesser leur scolarité. Son fils aîné qui, lui, a fait des études supérieures, multiplie les démarches pour avoir du travail, mais en vain. Si cette situation persiste, Halimah se demande ce qu’il adviendra de sa famille. Ainsi, elle et toute sa famille lancent un appel aux Mauriciens afin de leur venir en aide.