Sada Curpen devant le juge-en-chambre : « Je subis une discrimination »

Sada Curpen, qui est poursuivi pour blanchiment d’argent, avait formulé deux requêtes pour se rendre aux funérailles de son père, Jeevanaden Curpen, qui ont eu lieu le vendredi 11 janvier en France. En  deux occasions, le 4 et le 10 janvier, la cour intermédiaire devait rejeter ses demandes.

Or, Sada Curpen ne baisse pas les bras : il a décidé de saisir le juge-en-chambre pour faire appel de cette décision de la cour intermédiaire. Il demande à ce dernier de pouvoir effectuer un séjour de trois semaines en France pour compléter les rites funéraires et pour offrir un support moral aux membres de sa famille.

Dans son affidavit juré en Cour suprême ce 11 janvier Sada Curpen explique pourquoi la cour intermédiaire a eu tort de lui refuser l’autorisation de voyager. Concernant son procès pour blanchiment d’argent, il affirme que les chances d’un acquittement sont élevées et que si jamais il était trouvé coupable, il serait probable qu’il serait mis à l’amende. Pour lui, ses droits constitutionnels, notamment la présomption d’innocence, la liberté de mouvement et la liberté de conscience sont enfreints sans justification sérieuse.

Sada Curpen fait également des allégations selon lesquelles il subirait une discrimination de la part du DPP et du Commissaire de police : « I feel that I am being unfairly discriminated by Respondents No 1 and No 2 on account of the colour of my skin. » Il a mis en cause le raisonnement du vice-président de la cour intermédiaire  et considère comme inexplicable le fait qu’il n’a pas été autorisé a voyager alors que « […] unlike for other applications to travel abroad for business or leisure or recreational activities which I am advised are all favourably entertained by the Intermediate Court.” Pour lui, le magistrat n’a pas pris en compte l’urgence de sa situation et n’a pas adéquatement pris en considération ses obligations religieuses.

Selon Sada Curpen, entre 2006 et 2008, bien qu’il fit l’objet d’une accusation d’un délit de drogue, il avait néanmoins été autorisé à voyager à plusieurs reprises.

Le juge Prithviraj Fekhna a convoqué les représentants des défendeurs nommés par Sada Curpen pour le 15 janvier, notamment le DPP et le Commissaire de police, date à laquelle il fera connaitre sa décision. Sada Curpen a retenu les services de Mes Sanjeev Teeluckdharry, Anoup Goodary et Alwin Juwaheer.