Rs 16 millions sur son compte bancaire…Bertrand Lagesse inculpé dans l’affaire St. Louis

  •  Une série d’arrestations à prévoir

Il y aurait des preuves accablantes contre au moins quatre protagonistes dans cette affaire. Le premier suspect arrêté dans cette affaire est le consultant local de Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC), Bertrand Lagesse. Après avoir épluché son compte bancaire, les enquêteurs de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) ont découvert des versements totalisant Rs 16 millions. D’où son inculpation provisoire vendredi après-midi.

 

Une première inculpation, celle de Bertrand Lagesse, après plus de deux mois d’enquête. Cette affaire avait éclaté après une enquête interne de la Banque Africaine de Développement (BAD), faisant état de pots-de-vin totalisant Rs 700 millions pour un projet de Rs 4,3 milliards.

Le projet en question concerne la centrale thermique de St. Louis. Parmi les premiers suspects interrogés par l’ICAC, figure en bonne place Bertrand Lagesse, consultant local de la firme BWSC à Maurice. Cet ingénieur de formation avait la responsabilité du dossier du projet de la centrale thermique St. Louis.

Mais le rapport de la BAD  est venu tout chambouler, et avait même couté à Ivan Collendavelloo son poste de Deputy Prime Minister (DPM).

Vendredi matin, Bertrand Lagesse a été une nouvelle fois convoqué aux locaux de la commission anti-corruption. Dès son arrivée au Réduit Triangle, il a été informé que deux accusations provisoires de blanchiment d’argent sous la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA) pesaient sur lui.

Traduit en cour de Port-Louis, il a dû fournir une caution de Rs 300 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 2 millions pour pouvoir retrouver la liberté conditionnelle.

Plusieurs développements devront intervenir dans les semaines à venir, surtout concernant ceux qui étaient directement concernés avec ce projet. Il s’agirait de hauts cadres du Central Electricity Board (CEB) qui étaient directement impliqués dans l’exercice d’appel d’offres concernant ce projet. La question que se pose l’ICAC : Est-ce que la firme BWSC a été favorisée au détriment des autres soumissionnaires de ce projet ?

Preuves détruites

C’est une véritable course contre la montre pour les enquêteurs de la commission anti-corruption depuis le début de cette enquête. On se serait débarassé de plusieurs preuves avant même que les enquêteurs ne puissent les mettre sous scellés. Des ordinateurs portables et des téléphones portables des principaux concernés ont été reformatés et des emails effacés. Cela afin de ne laisser aucune trace que les enquêteurs auraient pu relier à cette affaire. Les limiers comptent désormais passer encore au crible les transactions bancaires de Bertrand Lagesse pour savoir s’il y a eu une quelconque transaction louche, en termes de transfert d’’argent.

Shamsheer Mukoon prochainement interrogé

L’ex directeur-général du CEB sera une nouvelle fois interrogé dans cette affaire. Shamsheer Mukoon devra expliquer les procédures qui ont été suivies sur l’appel d’offres. Il devra aussi fournir des explications sur la signature du contrat avec la firme BWSC. La date de retention de BWSC demeure cruciale pour l’enquête.