Rodrigues et le calendrier scolaire post-COVID : Pathétiques, toxiques et dangereux

La scolarisation de l’enfant demeure le moyen par lequel une société donnée procure aux citoyens de demain l’apprentissage aux vecteurs de transmission du savoir. L’école est ainsi, par définition, l’institution et/ou le lieu qui assure « l’action d’instruire quelqu’un, un groupe, de leur donner des connaissances, de fournir un enseignement » aux élèves et subséquemment aux étudiants citoyens de l’avenir. Ceci en vue de les familiariser aux outils considérés comme essentiels pour leur permettre d’assurer leur avenir au sein de la société au plan personnel, professionnel et aussi comme citoyen responsable, conscient de ses droits mais aussi de ses obligations. Il y a donc une fonctionnalité technique qui relève principalement de la compétence de l’école.

Pour ce qui est de l’éducation, elle relève d’une éthique et philosophie de vie, d’un ensemble de valeurs assurant l’acquisition « des connaissances, d’ordre général qui constituent le corpus d’un ensemble des pratiques intellectuelles, culturelles, morales, acquises à travers la formation de l’enfant ou de l’adulte », son domaine d’application relevant plus de la famille, d’un groupe social ayant ses traditions, croyances (et ou incroyances), ses rites religieux ou non qui lui sont inhérentes, spécifiques et qui la particularisent et cimentent sa cohésion.

Par « social », précisons qu’il ne s’agit pas de classification sociale définie et limitée aux moyens économiques et financiers. Nous faisons référence aux valeurs pratiques et compétences immatérielles, spécifiques à un groupe humain soit : les traditions, le folklore, la cuisine et la musique, liées à la géographie et l’histoire qui codifient son comportement sociétal, ses rapports internes et externes. Ce processus de transmission évolue constamment avec le temps pour faciliter une nécessaire adaptation aux circonstances, d’où la différence avec l’instruction scolaire et ses mécanismes propres. Ceux-ci constitueraient, selon le philosophe John Locke : « la moindre partie de l’éducation ». Cette dernière étant comprise comme un faisceau comprenant « l’ensemble des disciplines et des méthodes concourant à approfondir le fait éducatif non seulement dans ses dimensions psychologiques, méthodologiques, mais également sociologiques, philosophiques et institutionnelle », ceci dans le cadre d’un projet pédagogique conscient, voire subconscient, requérant un dialogue permanent assorti d’une écoute qui ne l’est non moins.

En tout état de cause le bien-être de l’enfant/élève/étudiant demeure le point focal de tous les débats, pouvant et devant intervenir pour atteindre les objectifs. Ce sont les citoyens de demain et il est du devoir de tous les partenaires d’y apporter leur pierre dans l’édification de la maison commune de demain.

Nous avons pu constater cette semaine passée, le chemin qui demeure à parcourir pour trouver un équilibre entre les différentes perspectives. Il est souhaitable que le débat, voire la contradiction, soit inclusif et non partisan – car seul compte l’intérêt des enfants, des enseignants et des parents dans leurs rôles et espérances respectifs. L’encadrement fonctionnel doit demeurer au service de cet objectif. Il devrait fédérer l’ambition commune d’engager une synergie des intelligences de toutes les parties prenantes de la mission prométhéenne de l’école. L’instruction, l’enseignement, et a fortiori l’éducation, sont les piliers d’une citoyenneté responsable, humble, empathique, progressive et pétrie des vertus humanistes.

Il s’agit d’un enjeu trop sensible, sérieux et vital, pour le trainer dans les bas-fonds de la politicaillerie partisane et la confusion des genres, ici jouant la carte émotionnelle primaire sur les réseaux sociaux pour tenter de se justifier l’absence de dialogue. D’autre part, une caricature pataugeant allègrement dans la confusion des genres, portant casquette d’un politicien au camouflage d’enseignant interchangeables, ceci par pur calcul, révélant l’insoutenable légèreté de l’être, la vacuité faisant écho à une pseudo réflexion partisane. L’une et l’autre se valant : Pathétiques, toxiques et dangereux.

Jean-Marie F. Richard