Rapport accablant contre l’ICC : Le board doit-il être révoqué ?

Nombreux sont ceux qui réclament la démission du board de l’Islamic Cultural Centre (ICC) depuis que Sunday Times a révélé, dans sa précédente édition, le rapport accablant du ministère des Finances sur la gestion de cet organisme. D’autant que des failles, et non des moindres, concernant l’organisation du hadj y sont aussi révélées. Ce qui donne déjà le tournis aux futurs pèlerins, ces derniers craignant d’être victimes de l’amateurisme et de l’incompétence de cette instance. Si certains organisateurs se refusent, eux, à tout commentaire de peur que leurs permis ne soient révoqués, d’autres se montrent plus virulents et n’hésitent pas à critiquer ouvertement le manque de professionnalisme de cette instance chargée, depuis belle lurette, de l’organisation du pèlerinage à la Mecque.

Mis au pied du mur, le board persiste, de son côté, à se dédouaner en soutenant que le rapport est inexact. Sauf que même celui qui s’était autoproclamé « Minister of Islamic Affairs » a décidé de s’en laver les mains, laissant du coup, le board seul à gérer cette crise. D’ailleurs, l’ancien vice-Premier ministre, qui aime généralement se faire entendre quand il s’agit du dossier hadj, a subitement perdu la voix. « Je n’ai rien à faire avec l’ICC […] Je ne suis qu’un facilitateur pour le hadj en Arabie Saoudite ». Cette déclaration lourde de sens a d’ailleurs refroidi ceux qui pensaient pouvoir compter sur le soutien du député qui est pourtant mandaté par le gouvernement pour s’occuper de ce dossier. Même au sein du Hajj Committee, des voix s’élèvent pour dénoncer le silence de Showkutally Soodhun.

« Où est passé Soodhun ? »

Ce dossier préoccupe plus d’un et risque de perturber l’organisation du prochain pèlerinage en l’absence d’explications crédibles et de rassurances concrètes. « Si le board ne peut pas fournir d’explications, qu’il démissionne tant qu’il est encore temps ! Sinon, on fera face à réelle crise dans les mois qui précèdent le Zil Hajj », souligne-t-on dans le milieu concerné. « Le rapport est tellement accablant. Le board est accountable et il doit donner des explications crédibles, preuves à l’appui, pour démontrer si toutes les procédures concernant les paiements et l’octroi des permis entre autres ont été respectées », souligne, pour sa part, le Dr Farhad Aumeer, ancien chairman du board de l’ICC. « Pendant quatre ans, le board fine roule sous the umbrella of Showkutally Soodhun. Ce dernier clamait haut et fort que c’est lui qui s’occupe de l’organisation du hadj. Mais où est-il passé maintenant ? Il aurait dû exiger des explications auprès du board », poursuit le Dr Aumeer.

En l’absence du Premier ministre et ministre des Finances du pays, l’on ne sait pas encore s’il a déjà pris connaissance du rapport rédigé par des officiers de son ministère. Mais à l’hôtel du gouvernement, on laisse entendre qu’il se prononcera probablement sur toute cette affaire très prochainement.