Quelles perspectives pour l’économie mauricienne pour 2019 ?

Le rapport MCB Focus vient de paraître le 31 octobre. Nous reprenons ici les prévisions majeures de ce rapport pour 2019, assorti des commentaires d’un économiste.

  • Le Produit intérieur brut (PIB) atteindra 3,9 %, par rapport à 3,7 % pour 2018. Cette croissance est due à l’investissement massif du secteur public dans des projets d’envergure tels que le Metro Express, le Road Decongestion Programme, la modernisation du port et de l’aéroport, et les terminaux urbains à la gare Victoria et à la gare du Nord, entre autres. Toutefois, il faut bien garder en tête que ces projets ont une durée de temps limitée, et l’impact direct de ces projets sur la croissance sera essentiellement de courte durée. Ainsi, malgré une tendance à la hausse dans le PIB, les appréhensions subsistent quant à l’aptitude du pays de maintenir une croissance économique soutenue. Notre économiste nous explique : « Le financement des grands chantiers a nécessité des emprunts massifs. Qu’adviendra-t-il si on rencontre des problèmes pour le remboursement ? Que se passera-t-il si la dette publique augmente le déficit budgétaire ? Le gouvernement devra jouer la carte de la prudence ici, c’est toute l’économie mauricienne qui pourra être en jeu. » 
  • L’investissement du secteur privé devrait enregistrer une autre expansion dans plusieurs domaines. Toutefois, on devrait porter une attention particulière au secteur Global Business, car les opérateurs devront faire face à certaines incertitudes dans le marché, dans le cadre d’une règlementation plus stricte. Le tourisme connaîtra une expansion notable, vu que les initiatives pour diversifier ce secteur porteront vraisemblablement leurs fruits.
  • Toutefois, le secteur manufacturier exportateur connaîtra une croissance amoindrie. L’exception sera le secteur ‘seafood’, qui est prévu de connaître une expansion majeure pour l’année à venir.« L’exportation a diminué tandis que l’importation continue d’augmenter, provoquant un déficit dans la balance des paiements, un déficit chronique. Ce qui est alarmant, c’est l’ampleur du déficit », selon l’économiste.
  • Bien que le taux de chômage continuera de connaître une baisse, le marché du travail doit faire face à plusieurs défis majeurs, aggravé par le fait que le pays a une capacité restreinte à tracer la voie pour un progrès soutenu dans le secteur de l’emploi. « Le chômage est aujourd’hui à 7 %. Notre politique de création d’emploi reflète une mauvaise utilisation de nos ressources humaines », commente l’économiste. « Ajouté à cela, il y a le vieillissement de la population. Si le taux de naissance n’augmente pas, il va falloir se fier à l’immigration. Or, sur le plan social, une immigration massive de travailleurs étrangers pourra créer des problèmes. » 
  • En ce qui concerne le taux d’inflation, il connaîtra une baisse pour finir à 2.5 % en décembre 2019, par rapport à 3,2 % en décembre 2018.