Quand la présidente s’emmêle les pinceaux…

  • La présidence nous accuse de diffusion de fausse nouvelle alors que l’organisateur admet avoir soumis son nom comme ‘Trainer’ « par erreur» 

La nouvelle que nous avons publiée en primeur dans notre édition et intitulée « African Business & Social Responsibility Forum – La présidente agira-t-elle comme « Trainer » ou « Speaker » ? »  a eu l’effet d’une bombe. C’est en nous basant sur une correspondance de la Mauritius Qualifications Authority (MQA) en date du 28 décembre 2017 et où le nom d’Ameenah Gurib-Fakim figure comme ‘Trainer’ pour l’«African Business & Social Responsibility Forum »  que Sunday Times s’est interrogé sur le rôle de la présidente de la République à ce séminaire. Des interrogations que nous considérons comme étant tout à fait légitimes et qui ne visent certainement pas à nuire à la présidence mais de tirer plutôt cette affaire au clair puisqu’il y va de l’intégrité de cette importante institution du pays.

Dans un communiqué émis par la State House le jeudi 22 février, la présidente dément nos informations et soutient n’avoir « jamais été consultée ni n’a donné son accord pour participer comme intervenante à cet atelier ». Et d’ajouter plus loin que : « Face aux allégations malveillantes contenues dans ces articles, le Bureau de la Présidence a demandé aux autorités concernées d’instituer une enquête sur l’origine de ces fausses informations et de prendre toute action nécessaire dans le cadre de la règlementation sur la diffusion de fausses nouvelles ». Or, nous récusons toute allégation de diffusion de fausses informations. Au cas où Madame la présidente ne le sait pas, nous tenons à l’informer que l’organisateur de l’« African Business & Social Responsibility Forum »  a accepté avoir commis une « erreur administrative ». « Lors des procédures d’enregistrement en décembre dernier, il s’est avéré que la liste complète des intervenants, dans laquelle figurait par erreur, le nom de la Présidente de la République comme invitée d’honneur, leur a été envoyée. Nous reconnaissons qu’il y a eu une erreur administrative de notre part qui a pu porter à confusion », souligne le communiqué émis par l’organisateur (voir communiqué en page 7).

Au lieu de diriger ses critiques vers ce qu’elle appelle les « fausses informations » et d’envoyer le discrédit sur notre hebdomadaire (ndlr : nous ne parlons qu’au nom de Sunday Times), la présidence ferait mieux de revoir sa stratégie de com entourant sa participation aux fonctions officielles. Il est bien trop simpliste de nous blâmer pour diffusion de fausse nouvelle quand les fautifs se trouvent ailleurs. D’autant qu’elle semble nous avoir déjà condamné en demandant aux autorités concernées (lesquelles?) de prendre « toute action nécessaire dans le cadre de la règlementation sur la diffusion de fausses nouvelles »  avant même que l’enquête qu’elle a commandée ne livre ses conclusions ! Une enquête qui n’a plus sa raison d’être d’ailleurs, le responsable de cette « erreur administrative » s’étant déjà manifesté. À bon entendeur !

Z.R