« Promouvoir ma passion du mehendi sur Facebook » 

Société

La tendance actuelle : assurer la visibilité d’une entreprise, d’une société ou d’une marque sur les réseaux sociaux. Ainsi, de nombreux entrepreneurs se tournent vers les réseaux sociaux pour promouvoir leurs activités, plutôt que débourser pour un spot publicitaire à la presse, à la radio ou à la télévision. Les médias sociaux sont de très bonnes vitrines pour les petites entreprises et les budgets limités. Nous nous sommes tournés vers Madeenah Hosany, une habitante de Vallée-Pitot de 19 ans, qui a choisi comme plateforme les réseaux sociaux pour mettre en avant son savoir-faire comme artiste du henné.

Madeenah maîtrise l’art du mehendi depuis l’âge de 11 ans, quand elle a été initiée par sa sœur ainée, Ruzaynah, aux subtils procédés de cette discipline. Cela fait longtemps que la jeune femme a été conquise.

C’est un art que tout le monde ne maitrise pas, mais avec l’évolution technologique et la concurrence qui change sans cesse, l’artiste du mehendi est appelée à se démarquer, voire utiliser des moyens inhabituels pour rehausser sa visibilité. Cela, la jeune femme l’a compris. Outre l’importance de s’adapter aux nouvelles tendances en termes de motifs, elle doit se plier aux exigences d’une clientèle moderne, celle du 21e siècle, de l’ère digitale.

La Portlouisienne s’est donc tournée vers les réseaux sociaux pour toujours attirer de nouveaux clients. Elle a commencé par créer sa page Facebook, intitulée Madeenah Hosany’s Mehendi. Elle alimente régulièrement sa page avec des photos illustrant ses œuvres.

Pour répondre aux exigences des clients, Madeenah se met en quête d’inspirations un peu partout : sur Instagram, Pinterest, Facebook, entre autres. Des fois, elle fait preuve d’originalité et invente son propre style. Normalement, elle réutilise les dessins traditionnels des styles comme Arabian, Gulf ou encore Mandala. Selon Madeenah, il n’y a pas de limites dans la conception des motifs, et tout dépend du choix des clients. Pour une application simple, il faut compter environ Rs 50, mais pour les modèles plus ornementées, on peut aisément atteindre la barre de Rs 800.

Pour elle, Facebook n’est pas une simple plateforme commerciale : en outre de lui permettre de diffuser ses contenus publicitaires, cet outil lui permet d’avoir une proximité avec sa clientèle. Sa sœur Ruzaynah gère quant à elle une boutique de vêtements en ligne.

« La compétition nous force à changer de style et la façon dont on communique avec les clients »

Issue d’une famille modeste, Madeenah caressait le rêve de devenir médecin, mais c’est une voie qui demande un investissement financier conséquent, qu’elle ne peut se permettre. Mais l’ex-élève du collège Doha n’a jamais baissé les bras. Elle a décidé de réaliser le rêve de sa mère, Yasmine, qui souhaitait que sa fille devienne infirmière. Après sa formation en ‘Nursing’, elle a travaillé un moment comme infirmière à la City Clinic. À présent, elle exerce comme ‘dispenser’ dans une pharmacie. Mais jamais elle n’a renoncé à sa passion, l’art du mehendi.

Madeenah n’a jamais pris de cours pour l’application du mehendi. C’est en suivant les pas de sa sœur aînée qu’elle se lance petit à petit dans le domaine. « Au début, ma sœur m’appliquait le henné sur les mains. Je regardais attentivement ses gestes, le motif… j’étais fascinée par cela », raconte-t-elle.

Très vite, la jeune Madeenah commence à prendre ses premières commandes. Encore adolescente à l’époque, elle se débrouillait très bien et maniait le tube de mehendi comme une pro. Cadette d’une fratrie de trois enfants, Madeenah a reçu le soutien nécessaire de sa famille et pour elle, ce support est primordial. Une fois qu’elle a maîtrisé les techniques de ce métier, Madeenah a commencé à offrir ses services aux futures mariées, pour leur grand jour.

À présent, elle offre ses services pour diverses occasions. « C’est une tradition. Les gens voudront toujours mettre du mehendi… cela ne vieillira pas. Mais il faut reconnaitre qu’à Maurice, il y a beaucoup d’artistes du henné. On est donc forcé à changer de style et surtout la façon dont on communique avec les clients », souligne-t-elle.

Madeenah a un grand projet d’avenir : aider les personnes qui ont difficilement accès aux soins médicaux. Elle compte mettre sur pied une ‘mediclinic’, qui offrira un service médical de qualité et gratuit, aux plus démunis. D’ailleurs, Madeenah est de ces personnes qui se voient toujours dans l’obligation d’aider les autres. « Si une personne nécessite de premiers soins, je pars tout de suite avec ma trousse de secours », nous confie-t-elle.