Promesses gouvernementales vs. Réalité: le gouvernement fait un virage à 180 degrés

Bobby Hurreeram l’a annoncé. Pravind Jugnauth l’a confirmé. Et sir Anerood Jugnauth l’a approuvé. On parle bien sûr de la tenue d’une élection partielle au no. 7. Le Mentor a même lancé un appel, lors de son discours à l’occasion de son 89ème anniversaire, aux électeurs de sa circonscription de se rallier derrière le Premier ministre pour que le progrès puisse continuer. Et c’est justement là où le bât blesse. Car le progrès, tel que promis par la défunte Alliance Lepep, n’a pas eu lieu. Au contraire, le régime au pouvoir a fait l’opposé de son programme gouvernemental. Petit rappel alors que le mémoire de certains de nos élus au gouvernement commence à leur faire défaut…

Metro Express

La Priorité des priorités

« Métro-léger out ! », avait insisté SAJ durant la dernière campagne électorale. Or, à la surprise de tout le monde, le Metro Express, rebaptisé et ré-adapté, est devenu LA priorité du gouvernement. Si bien que le pays ne sera pas rappelé aux urnes tant que le projet n’est pas inauguré en fanfare. Pourtant, Pravind Jugnauth avait adressé une lettre à Narendra Modi pour lui dire tout le mal qu’il pensait du projet de l’ancien gouvernement. Et c’est précisément ce dernier que le Premier ministre compte inviter pour l’inauguration du Metro Express ! Sacré Pravind !

 

Construction de 2000 unités / par an

Le compte n’est pas bon

Selon le dernier rapport de l’audit, des 116 logements sociaux que la NEF prévoyait de construire, seulement 23 étaient complétés à juin 2018. 93 autres sont toujours en phase de construction alors que 45 unités auraient dû être livrées depuis janvier 2019 et 48 autres devaient être prêtes d’ici décembre de cette année.

Même en prenant en considération les maisons nouvellement construites par la NHDC et qui, selon certains bénéficiaires, nécessitent des réparations, l’on est toujours bien loin du compte de 2 000/ par an.

 

Méritocratie

Pour les piti, cousins-cousines et neveux-nièces seulement

Jamais le copinage n’aura été aussi galopant que sous l’actuel gouvernement. Au de la méritocratie promise, c’est le noubanisme qui prime désormais. Même la PSC a été tourné en dérision, comme l’a révélé le rapport de l’audit. Le nombre de « piti », cousins-cousines et neveux-nièces qui est rentré « par l’imposte », à l’image même du Premier ministre, est tout simplement ahurissant.

 

Revoir le permis à point et les caméras pièges

Big Brother surveille de près

Le permis à point a été remplacé par un durcissement de loi qui n’a pas encore fait ses preuves jusqu’ici. Le nombre grandissant des accidents de la route en témoigne. Et au lieu des caméras pièges, on a maintenant droit à des milliers de caméras intelligentes capables de nous reconnaître, mais aussi de nous pister et nous traquer. Et toutes nos données sont surveillées par le chef de la cuisine, celui-là même qui est responsable de Mauritius Telecom. Tant pis pour nos vies privées !

 

Réorganisation de la MBC et introduction de la télévision privée

« Je suis Pravind Jugnauth »

Le nouveau DG par intérim de la MBC a donné une toute autre dimension au « lèche-bottisme ». Anooj Ramsurrun ne prend même pas la peine de cacher ses couleurs. « Je suis Pravind Jugnauth », dit-il carrément. C’est donc sans surprise que « Pravind Jugnauth bis » n’a pas jugé utile de diffuser la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo du gouvernement, ce sujet étant jugé comme un « fait divers ». La MBC réorganisée sous Ramsurrun n’est plus que jamais un paillasson.

Quant à l’introduction de la télévision privée, on attend toujours qu’elle pointe le bout de son nez. Par contre, on aura prochainement droit à la venue de deux nouvelles radios privées jugées proches du gouvernement. Démocratisation de l’espace médiatique, dites-vous ?

 

Redonner à l’ICAC et à la police son indépendance

Guet figir pou enquêter

La volte-face de l’ICAC dans l’affaire Medpoint suffit de prouver à quel point cette institution dirigée par Navin Beekharry est dictée par l’hôtel du gouvernement. Les nombreux dossiers impliquant des élus et des proches du pouvoir et qui dorment dans ses tiroirs démontrent aussi à quel point l’ICAC « guette figir » avant d’agir. Idem pour la police. Celle-ci est plus que jamais une marionnette dans la main du pouvoir.