Projets aquacoles dans l’ouest : la crainte des requins s’installe

Des photos postées la semaine dernière sur Facebook montrant des requins dans la région de Tamarin et principalement sur le littoral Ouest de Maurice avait suscité l’inquiétude de la population et surtout les détracteurs des projets d’aquaculture.  Ces derniers n’en démordent pas et insistent qu’une invasion de requins à Maurice est plus que probable avec ces fermes à poissons, pendant que le ministère de la pêche, rassure.  Qui croire ?  Sommes-nous vulnérable ? La réponse ici

Marwan Dawood

La résistance s’organise sur les réseaux sociaux depuis la semaine dernière avec la circulation d’une pétition en ligne adressée au ministère de l’Environnement, au directeur de l’Environmental Impact Assessment Commission afin de contester les projets d’aquaculture dans les eaux mauriciennes. Lancée le 18 juin dernier la pétition a récolté en 5 jours, 2 765 signatures  et  ceux qui ont lancé cette pétition espèrent récolter quelque 100 000 signatures dans les jours qui suivent avant d’envoyer la pétition au Premier ministre pour faire stopper l’aménagement des fermes aquacoles dans les lagons de Maurice. Leur principale souci ; une invasion de requins comme à l’île de la Réunion.  Déjà nous pouvons constater que la page NON a Elvaz Poisson dans la mer/ No to Fish Farming at Sea a récolté plus de 5 000 likes en très peu de temps et attire les regards de la communauté internationale.

Les contestataires relèvent plusieurs points pour exprimer leurs inquiétudes.  Selon eux, les fermes de poissons sont reconnues pour attirer les requins dont deux des espèces les plus dangereuses pour l’homme, le requin Bouledogue et le requin Tigre qui sont attirés par les bruits et les vibrations causés par la grande population de poissons dans les cages.  Les  pétitionnaires  soutiennent que ces requins une fois près des cages ne peuvent pas se nourrir avec la présence des filets protectifs entourant les cages.  De ce fait, ils se nourrissent d’autres choses dont les humains.  Pour soutenir leurs arguments, les contestataires citent l’exemple d’une ferme aquatique qui date depuis 2007 à St-Paul à l’île de la Réunion soit à 226 kilomètres de Maurice.  À chaque attaque de requins, la ferme de St-Paul se retrouve dans la boîte des accusés.  Après plusieurs attaques répétées en 2011, le propriétaire laisse tomber sa ferme aquacole en 2012 mais cela n’a en aucun cas empêché le nombre d’attaques de prendre l’ascenseur à la Réunion.

Le ministère rassure

Pour sa part, le ministère de l’Économie océanique rassure.  Une source autorisée au ministère nous informe qu’une visite des lieux par les officiers de la Mauritius Oceanographic Institute, après la publication de ces photos n’a rien démontré d’alarmant ou d’inquiétant.  «La publication de ces photos ne veut rien dire. On se demande comment il s’est rapproché de l’animal pour en prendre des photos ? Et puis il n’y a aucun rapport, aucune étude qui prouve que les fermes aquacoles sont des aimants à requins.  Nous sommes cependant conscient du danger que pourraient représenter les requins s’ils pénètrent dans nos lagons, et nous travaillons pour que ces choses-là ne se produisent pas, déjà que nous sommes protégés par une grande barrière corallienne contrairement à l’île de la Réunion. »

Quel est le projet ?

Il s’agit de l’installation d’une centaine de cages pour créer une ferme aquacole dans les parages de Tamarin au Morne.  C’est la compagnie Growfish International Mauritius Ltd qui est née de la fusion entre le groupe norvégien AKVA et des investisseurs sud-africains et mauriciens, qui est le promoteur de cette ferme aquacole.  Elle propose donc l’élevage des cobias dans quatre endroits hors lagon.  Le cobia est un poisson haut de gamme, qui présente d’excellentes qualités gustatives et un énorme potentiel culinaire. Sa chair goûteuse est aussi bonne crue que cuite et offre donc multiples possibilités de préparation.

La compagnie ayant obtenu sa lettre d’autorisation du ministère de l’Économie océanique depuis novembre dernier est toujours en attente de son permis d’Environmental Impact Assesment avant de faire une demande au Premier ministre, pour prendre possession des concessions nécessaires.