Projet de fonderie et de raffinerie dans le Sud : La douane démarre une enquête sur une précédente compagnie du promoteur indien

Publiée en exclusivité la semaine dernière par Sunday Times, cette affaire portant sur l’octroi d’un permis EIA à un promoteur indien pour la construction d’une fonderie métallurgique et d’une raffinerie d’huile dans la région de Bananes dans le Sud du pays, pourrait faire grand bruit dans les jours à venir. En effet, pendant toute la semaine écoulée, les langues se sont déliées dans l’entourage de l’homme d’affaires indien. Des nouveaux éléments ont fait surface et de nouvelles questions sont posées.

Selon nos informations, avant l’octroi du permis EIA, et après avoir fait soumis sa demande, l’homme d’affaires se serait rendu aux domiciles de deux hauts cadres du ministère de l’Environnement. Pourquoi ? La réponse, seuls les officiers pourront la fournir aux autorités. Il s’agit, selon plusieurs sources concordantes, d’une femme et d’un homme affectés au ministère de l’Environnement depuis suffisamment longtemps pour faire accélérer les choses dans l’obtention de ce permis controversé. Par ailleurs, de source sûre, nous apprenons qu’une nouvelle ligne de communication s’est établie entre le trio cette semaine. « In 15 days, everything will be forgotten», aurait dit l’un des officiers à l’investisseur indien pour le rassurer.

La superficie du terrain octroyé choque

Comment l’entrepreneur compte-t-il s’y prendre ? Nous sommes allés voir auprès des différents acteurs dans ce domaine à Maurice. Ils sont nombreux à avoir pris connaissance de la polémique et un détail les choque. Les 2,5 arpents de terre à bail obtenus par Vishal Sahi ne suffisent pas pour un projet de cette envergure.
Retour sur les conditions à respecter dans l’octroi de la licence EIA à Vishal Sahi. Une condition sort du lot pour démontrer clairement le bâclage de toute l’affaire par le ministère de l’Environnement. La condition 31 à la page 4 stipule que l’entreprise de Vishal Sahi devra « adopt energy-saving devices and eco-friendly pratices […] ». Avec une pointe d’ironie, des personnes dans le domaine se demandent, « Comment est-ce qu’un projet aussi polluant comme une fonderie et une raffinerie peut être eco-friendly ? C’est une mauvaise blague », ironise-t-on.

Une enquête sur le financement de Vishal Sahi ?

Y aura-t-il une enquête sur le financement de Vishal Sahi ? Cet homme qui fait partie de plusieurs compagnies incorporées à Maurice attire l’attention des autorités investigatrices à son sujet. Dans les milieux concernés, on avance qu’une enquête pourrait être enclenchée pour connaître les sources de financement qui se trouve selon une source proche de Vishal Sahi, en Inde. Il nous revient d’ailleurs que la douane aurait déjà démarré une enquête sur sa précédente compagnie, Shankar Steel.

Le recrutement enclenché…

La compagnie EUROCASTING, détentrice de l’EIA appartenant à Vishal Sahi, entame déjà sa campagne de recrutement. Dans un quotidien, l’homme d’affaires a fait paraître une annonce où il recrute des Mauriciens pour travailler. Le ministère du Travail a-t-il été avisé ? Le projet peut avoir son EIA mais la construction est loin de commencer et cela prendra beaucoup de temps sauf si selon certains, « il ne bénéficie d’un nouveau coup de pouce du pouvoir ». De ce fait, ils sont nombreux à s’interroger de ce que fera la compagnie avec les personnes recrutées. Un salaire leur sera-t-il versé en attendant la construction du site ? À suivre…

Sinatambou : « Je ne crois pas aux allégations »

Sollicité pour une réaction au sujet de la controverse, le ministre de l’Environnement, Étienne Sinatambou a fait comprendre qu’il n’est pas au courant du précédent article de Sunday Times. Il dit ne pas se fier à des allégations et demande à ceux qui détiennent des preuves d’aller « à la police ou à l’ICAC ».