À côté de Roches-Noires se situe un village très connu pour sa belle plage, ses villas et bungalows hors de prix, ses hôtels 5 étoiles et sa fréquentation touristique haut de gamme. Le temps est ensoleillé et la chaleur torride malgré la saison hivernale. Ce qui attire de nombreux touristes. Notre équipe y a fait un tour rapidement pour faire quelques clichés du beau paysage. En empruntant le pont, on y voit quelques visiteurs qui admirent le coucher de soleil. La vue parfaite pour une carte postale.
Christelle Gourdin
Image: Sheikh Qalam
Mais sur chemin du retour, toujours dans le parfait petit village, en bord de rue, le décor ne reflète plus les vacances ou les destinations de détente. Des petites cases en tôle construites provisoirement, des vêtements qui sèchent sur une corde toute fine, des chèvres et des chiens qui errent et des rires d’enfants, pieds nus, qui courent dans tous les sens. Il s’agit de Cité Perdue à Poste Lafayette où sont entassées une dizaine de familles de squatters.
Les squatters : « La patience notre seul recours »
Nous y avons rencontré deux familles qui vivent dans la crainte. Jacqueline, mère de 3 enfants n’a pas d’autre choix que d’attendre que sa situation soit régularisée. « Je n’ai nulle part où aller mais j’arrive à me faire une vie ici avec mes enfants ».
Plus loin, un membre d’une famille nombreuse nous explique le calvaire qu’il a vécu depuis 10 ans. « 10 ans mo péna delo, la lumiere et ni ène vrai coin pou moi et mo pane zenfant, mo bane ti zenfant ine ne ici et nou pé atanne meme ki gouvernment vine aide nou et sa malgré banne démarche ki mone faire », lamente Maryline Fréderic, 52 ans.
Quant à Jessica, une de ses belles-filles, son quotidien devient de plus en plus difficile car leurs efforts n’aboutissent à rien. « Nou pa cokin personne, nou pe litte par nou meme. Des fois voisins aide nou pou nou capave gagne delo mais dimoune pa pou reste aide nou coumsa. Gouvernement promet nou tou pou corek mais nou encore pe atanne ».
